Au sein de la rédaction de Numerama, on aime écrire que l’acquisition d’un téléviseur OLED constituera toujours un excellent choix. Il faut dire que tous les acteurs du marché se fournissent chez LG et ont en commun la même dalle, ce qui donne une base d’image identique. La différence d’une marque à l’autre se fera sur les détails. Cela peut être un design atypique (les Sony en forme de chevalet), un traitement de l’image plus juste (Panasonic est roi en la matière), un système d’exploitation mieux fourni ou encore une fonctionnalité exclusive. C’est précisément là où Philips a une carte à jouer : il est le seul à proposer l’Ambilight.
Son téléviseur OLED 804 associe les qualités de l’image OLED — symbolisée par des noirs d’encre — à des effets de lumière qui accompagnent ce qui se passe à l’écran. Il s’agit d’un vrai argument pour certains. En prime, le produit est pourvu du processeur P5 Perfect Picture Engine de troisième génération, conçu pour sublimer le rendu, et bénéficie de la compatibilité avec les formats HDR10+ et Dolby Vision. Autant affirmer qu’il a tout en magasin pour briller dans un salon.
La magie de l’Ambilight
Philips ne s’embarrasse pas d’un design poussé avec son 804. Pour preuve, le téléviseur s’en remet à un pied composé de deux baguettes en métal. Elles donneraient presque l’illusion qu’il est posé à même le meuble, dans une configuration où l’accroche murale est impossible. Ce choix esthétique minimaliste peut d’ailleurs poser problème pour celles et ceux qui souhaiteraient associer la télévision à une barre de son, dont la hauteur pourra entraver le bas de l’image. Certains constructeurs surélèvent volontairement le cadre pour cette éventualité (exemple : Samsung). Philips n’y a pas pensé alors qu’il commercialise pourtant des barres de son.
La grande force du design Philips ne se révèle qu’au moment où le téléviseur est allumé, ou quand l’Ambilight s’active pour illuminer trois côtés. Cette technologie, qui existait bien avant l’OLED, est maîtrisée à la perfection par la multinationale. Elle consiste à étirer virtuellement l’image par un jeu de lumières colorées qui s’adapte en temps réel (on peut aussi le faire correspondre au son, mais c’est moins pertinent). D’aucuns penseront que l’Ambilight a moins de sens avec l’OLED, qui se plaît davantage dans un environnement obscur. Mais force est de reconnaître que la magie fonctionne quand même : l’effet est hypnotisant et on est davantage happé dans l’image. Au pire, vous pourrez toujours désactiver l’Ambilight, sachant que vous ne payerez pas plus cher (les téléviseurs OLED de Philips font même partie des références les plus abordables).
Le 804 est livré avec une télécommande en apparence basique. Toutefois, en la retournant, on a accès a un vrai clavier compact pour gagner un peu de temps dans les menus. L’ergonomie n’est pas optimale en raison de la taille des touches, mais c’est toujours mieux que de devoir naviguer dans un équivalent virtuel. Bizarrement, un seul bouton est rétroéclairé : celui dédié à l’Ambilight.
Un processeur (trop) puissant
2020 rimera peut-être avec l’achat d’un téléviseur pour accompagner une PS5 ou une Xbox Series X. Avec son input lag mesuré à 32 ms et l’absence de port HDMI 2.1, le 804 n’est pas le mieux loti du marché. Les amateurs de jeux vidéo en ligne devront plutôt se porter sur un spécimen LG ou Panasonic. Il y a quand même un mode Jeu.
Si l’Ambilight produit son effet, c’est aussi parce que l’image délivrée par le 804 est vertigineuse. Comme tous ses comparses OLED, il s’appuie sur de vrais noirs pour proposer des contrastes sans aucun équivalent. En sortie de carton, le mode d’affichage Naturel constitue une bonne base pour démarrer. Il faudra néanmoins veiller à tempérer les velléités du P5 Perfect Picture Engine, dont la puissance a tendance à faire du zèle (durcissement de l’image, apparition de double contour et d’artefacts autour des objets en mouvement…). À trop vouloir flatter, le 804 peut tomber dans l’excès qui ne fait plus honneur au contenu, qu’importe sa définition.
On conseillera de désactiver un maximum d’artifices d’amélioration ou, à minima, d’opter pour les réglages minimums. On tient quand même à souligner l’efficacité du moteur de compensation de mouvements. En ne le poussant pas outre mesure, on peut obtenir une fluidité bienvenue sans dénaturation aucune. Il se place même parmi les meilleurs du marché, aux côtés de ceux de Panasonic et Sony. Philips propose sinon un outil de paramétrage rapide. Il permet de jouer grossièrement sur le contraste, la luminosité, les couleurs ou encore la netteté pendant que l’image défile. Il s’agit d’un excellent moyen pour personnaliser le rendu à sa guise sans disposer d’outils de calibration avancés ou d’un regard fin.
L’image délivrée par le 804 est vertigineuse
C’est avec un contenu HDR — HDR10, HDR10+ ou Dolby Vision — que le 804 donne le meilleur de lui-même, fruit de ses contrastes abyssaux et de son excellente gestion des couleurs (les aplats sont parfaits et les dérives inexistantes). Les pics lumineux n’atteindront jamais ceux d’un téléviseur à technologie LCD (les QLED de Samsung montent beaucoup plus haut), mais ils s’avèrent suffisamment élevés pour en prendre plein les yeux (surtout avec l’Ambilight qui réagit en harmonie). La compatibilité avec tous les formats est une excellente nouvelle pour l’avenir et offre au téléviseur une polyvalence très appréciable.
Android TV, et puis c’est tout
Comme Sony, Philips a choisi Google pour le système d’exploitation de ses téléviseurs OLED. Et il a raison de faire confiance à la firme de Mountain View, tant Android TV est l’une des meilleures solutions disponibles à ce jour (seule l’interface maison de Samsung parvient à rivaliser). Pour le 804, c’est la version 9 qui est employée. Si elle n’est pas très attrayante visuellement, elle est très pratique avec son défilement vertical et, plus important, dispose de toutes les applications possibles et imaginables. De MyCanal à RMC Sport en passant par Netflix, Amazon Prime ou encore Molotov, vous ne manquerez de rien. Android TV 9 bénéficie par ailleurs de quelques options de personnalisation pour mieux s’y retrouver dans ses contenus et les recommandations faites par le système d’exploitation.
La télévision 804 est nativement compatible avec Google Assistant, que l’on sollicite d’un simple clic sur le bouton dédié de la télécommande. Sans besoin de dire ‘Ok Google’, il suffit ensuite de demander ‘Lance Sex Education’ pour se retrouver en quelques secondes sur Netflix. On peut aussi employer Alexa en passant par un périphérique extérieur compatible (une enceinte Echo). Moins pratique, mais tout de même utile pour les adeptes des solutions Amazon.
Le verdict
Philips 55OLED804
Voir la ficheOn a aimé
- L'image OLED
- L'Ambilight
- Dolby Vision ET HDR10+
On a moins aimé
- Pieds incompatibles avec une barre de son
- Traitement d'image à maîtriser
- Pas le meilleur pour les jeux vidéo
Aux immenses qualités de la technologie OLED qui ne sont plus à démontrer, Philips ajoute l’Ambilight. Cet argument, maîtrisé depuis plusieurs années par le constructeur, peut constituer une raison à elle seule de craquer pour ce modèle 804 — plutôt qu’un autre. Car bénéficier de ce jeu de lumières accordées à l’image est tout simplement magique, pour un gain d’ambiance non négligeable.
Il ne faudrait pas réduire ce téléviseur 804 simplement à son Ambilight. Pourvu d’un processeur puissant, voire trop puissant, il délivre une image difficile à prendre en défaut (sauf peut-être sur les pics lumineux, un défaut commun à tous les OLED). Il est en outre compatible avec le HDR10+ et le Dolby Vision, ce qui n’obligera pas les propriétaires à s’engager pour l’un ou l’autre des formats.
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