En France, la population est peu exposée aux ondes électromagnétiques. Voilà ce qui ressort de la nouvelle étude produite par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et publiée le 18 avril. La raison ? Les valeurs limites fixées dans la réglementation sont respectées. Même la mesure maximale qui a été recensée reste sous du seuil le plus bas prévu par les textes.
Réglementation respectée
Cette unité de mesure permet de décrire l’intensité du champ électrique. Plus celle-ci est basse, mieux c’est. Mais il faut aussi tenir compte des fréquences.
Ainsi, la plus haute valeur qui a été détectée au cours de la campagne de vérification — qui a consisté à réaliser 3 068 mesures — est de 23,1 volts par mètre (V/m) alors que la toute première limite réglementaire est fixée à 28 V/m. Et il s’agit bien d’une mesure atypique : 99 % des autres mesures similaires sont deux à quatre fois plus basses que les très rares pics relevés par l’ANFR.
L’éloignement avec les valeurs limites est encore plus criant lorsque l’on prend la médiane, c’est-à-dire la valeur divisant en deux parts égales la totalité des mesures. Celle-ci est de 0,4 V/m. Elle est donc 70 fois plus basse que la première limite établie par la loi. En clair, la moitié des mesures se trouve en dessous de 0,4 V/m. C’est ce qui fait dire à l’ANFR que « les niveaux mesurés restent globalement faibles ».
L’ANFR a concentré l’essentiel de sa campagne dans les milieux urbains et à l’intérieur des bâtiments, là où la population est en principe le plus en contact avec des équipements qui émettent des ondes. Toutefois, l’agence a aussi vérifié qu’en extérieur et dans les milieux ruraux, les seuils définis réglementairement demeurent respectés. La majorité des mesures a eu lieu sur le territoire métropolitain.
Des limites de 28 à 87 V/m
Ainsi, les limites diffèrent :
- Pour une antenne-radio : 28 V/m
- Pour une antenne TV : entre 30 et 39 V/m
- Pour les smartphones : de 36 à 61 V/m
- Pour un téléphone sans fil : 59 V/m
- Pour le Wi-Fi et les fours à micro-ondes : 61 V/m
- Pour les ampoules fluocompactes et les compteurs Linky : 87 V/m
Au sujet de la mesure détectée à 23,1 V/m, l’ANFR explique qu’il est apparu « un dépassement théorique [après extrapolation] des niveaux de référence pour des sources émettant à plusieurs fréquences. Ce cas a été traité et le niveau de champ global mesuré avant extrapolation est passé de 23,1 V/m à 4 V/m.» Pour les autres sites ayant fait l’objet d’une mesure, tous ont été déclarés conformes.
La campagne de mesures de l’ANFR comporte trois protocoles de mesures : cas A, cas A+ et cas B. Le cas A constitue l’évaluation globale, tandis que le cas A+ est une évaluation informative. Celui-ci tombe toutefois en désuétude au profit du cas B. Celui-ci se déclenche systématiquement lorsque la valeur d’attention, fixée à 6 V/m, est dépassée lors d’une mesure selon le cas A.
Il est à noter que cette mesure n’intègre pas les nouvelles sources potentielles d’exposition liées aux objets communicants fixes comme les compteurs Linky. Il ne s’agit absolument pas d’un renoncement de l’ANFR : ces appareils font l’objet d’une analyse séparée et les résultats de cette autre campagne de vérification feront l’objet d’un rapport dédié dont la publication surviendra prochainement.
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