L’agence nationale des fréquences publie pour la première fois une liste des « points atypiques » repérés en France. Ces points sont ceux pour lesquels une mesure anormale a été détectée par le régulateur, sans toutefois dépasser les seuils fixés par la loi.

Sur la question sensible du rayonnement électromagnétique, on ne peut pas dire que l’Agence nationale des fréquences manque de pédagogie ou de transparence. En effet, pour la pédagogie, l’autorité des fréquences radioélectriques propose depuis la mi-décembre un site interactif destiné à remettre quelques faits au centre du débat sur l’intensité des ondes émises par les appareils courants.

Quant à la transparence, le régulateur a publié il y a quelques jours une première liste de points dits « atypiques », c’est-à-dire des lieux « où les niveaux d’exposition du public aux ondes électromagnétiques dépassent substantiellement ceux généralement observés à l’échelle nationale » mais qui « restent néanmoins toujours inférieurs aux valeurs-limites prévues par la réglementation ».

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CC Bert Kaufmann

Transparence obligatoire

Une transparence rendue obligatoire par la législation : en effet, la loi du 9 février 2015 qui concerne l’exposition aux ondes électromagnétiques comporte des exigences en matière de sobriété et d »information du public. Dans ce cadre, entre le 1er janvier et le 14 décembre 2017, date à laquelle ce premier rapport a été finalisé, pas moins de 3 836 mesures ont été effectuées.

De cette vague de contrôles, il ressort que 15 points atypiques ont été décelés par les agents : détaillés dans le rapport de l’agence (avec notamment la date de mesure, l’adresse, le type de lieu concerné et la mesure relevée), ils sont répartis sur onze villes : Paris, Lyon, Rennes, Montpellier, Quimper, Arras, Tourcoing, Saint-Quentin, Chamonix-Mont-Blanc, Pacay-Vieille-Poste et Charenton-Le-Pont.

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La liste des points atypiques repérés par l’ANFR.

L’ANFR se veut très claire : les niveaux mesurés dans ces quinze cas de figure sont « toujours conformes à la réglementation » : la loi fixe les valeurs-limites entre 28 V/m (volts par mètre) et 87 V/m, selon les fréquences utilisées, et la mesure la plus forte qui a été relevée était de 11,3 V/m à Quimper le 10 octobre 2017. L’ANFR a déterminé le seuil de 6 V/m à partir duquel une mesure devient un point atypique.

Reste maintenant une question : que se passe-t-il une fois ces mesures effectuées ?

Le régulateur déclare qu’une information est toujours adressée aux exploitants des émetteurs à l’origine de cette exposition. Des baisses de puissance peuvent ensuite avoir lieu (c’est le cas pour une mesure à Paris et pour celle de Montpellier) ou bien une extinction de la technologie en cause. Pour les autres, l’étude de la situation se poursuit.

Et après ? L’ANFR explique que la définition des points atypiques sera précisée à l’avenir, tout comme la méthodologie pour les détecter et éviter le dépassement des seuils fixés par l’ANFR ou la loi. Parmi les pistes sur lesquelles réfléchit l’agence figure une approche collaborative, qui s’appuierait sur des informations remontées par des volontaires équipés de smartphones et intégrant une application dédiée.

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