Après plusieurs années passées avec des téléviseurs haut de gamme QLED et OLED, nous voilà en mesure de partager les forces et faiblesse de chacune des technologies.

C’est quoi le QLED  ?

Les écrans « à points quantiques » reposent sur l’insertion d’une couche de nanocristaux liquides entre l’écran LCD et le système de rétroéclairage LED. Nous leur avons consacré un article complet.

Dois-je acheter un téléviseur OLED ou QLED ? Cette question, vous vous l’êtes peut-être posée au moment de franchir le pas. Après tout, on n’achète pas un tel produit tous les jours et, pour qui a envie de se faire plaisir en investissant plusieurs centaines d’euros, la peur de se tromper existe. En quelque sorte, le match OLED versus QLED peut se résumer à un affrontement, dans l’ombre, entre Samsung, qui refuse d’acheter des dalles à LG l’OLED pour sublimer le LCD, et LG, qui fournit toutes les dalles OLED du marché. Soit un face-à-face entre les deux géants coréens.

Mais toujours est-il que le consommateur n’a cure de cette guerre technologique et industrielle : ce qu’il veut, c’est avant tout une belle image, si possible en sortie de carton. Et au moment de statuer sur qui de l’OLED ou du QLED offre le meilleur rendu, ce sont bel et bien les yeux — ainsi que les usages — qui décident en lieu et place des communiqués de presse remplis de promesses.

Voilà pourquoi nous avons décidé de comparer les deux technologies. Pour ce faire, nous avons passé plusieurs semaines en compagnie des meilleurs représentants de chacune d’entre elles : la C8 de LG (4K) et la Q900R de Samsung (8K). Non sans avoir eu en face des yeux des spécimens OLED de Philips et Sony, pour voir comment se comportaient les dalles chez des constructeurs tiers, sans parler de Panasonic qui propose tout simplement le meilleur rendu cinéma du marché avec sa série GZ.

Nous ne comparerons pas le design, l’interface (meilleure chez LG) ou encore les fonctionnalités (meilleures chez Samsung). Juste l’image selon plusieurs critères définis en fonction des contenus lus, sans aucune notion de la différence de résolution (4K versus 8K, faut-il le rappeler) ou de traitement d’image.

Commençons par rappeler la grande force de chacun :

  • OLED : des noirs absolus (grâce à des pixels capables d’émettre leur propre lumière) ;
  • QLED : une luminosité immense (grâce à un rétroéclairage situé derrière les pixels).
Télé OLED LG Signature W8 // Source : LG
Télé OLED LG Signature W8 // Source : LG

OLED ou QLED pour regarder la télévision ?

Pour regarder son émission de télévision préférée à partir d’une source souvent médiocre (une box internet qui ne fournit pas un flux d’excellente qualité), on n’a pas vraiment besoin d’investir une somme considérable dans une télévision. En effet, ces contenus ne sont jamais en mesure de sublimer l’image — à quelques exceptions près. Il n’empêche : plus lumineux, les téléviseurs QLED sont davantage à l’aise dans un environnement éclairé que leurs homologues OLED. Comprendre : pour regarder son jeu télé de la pause du midi, il vaut mieux un QLED.

Résultat : QLED

Ballon de football // Source : Pxhere
Ballon de football // Source : Pxhere

OLED ou QLED pour regarder le sport ?

Pour le sport, on serait tenté de ne privilégier aucune des technologies (là encore, la piètre qualité des sources, hormis les rares matches de foot en 4K, ne permet de poser un verdict clair). Ceci étant, l’OLED a pour lui deux arguments très forts : un temps de réponse inférieur à 0,1 ms (moins de flou dans les mouvements, car les images sont affichées successivement de manière imperceptible) et un angle de vision très large. Avec un QLED, s’éloigner de l’axe peut donner lieu à des dérives colorimétriques. Pas top si on invite plusieurs amis à regarder le choc de Ligue 1 du dimanche soir, en 4K sur Canal+.

Résultat : OLED

OLED ou QLED pour regarder des films et séries ?

Le match nul n’est pas loin pour les films et séries (non HDR), les performances du QLED, dans le traitement des noirs, étant de plus en plus appréciables. Les noirs ne seront néanmoins jamais aussi noirs que ceux de l’OLED, qui profite aussi d’un rendu plus cinématographique — disons moins brillant façon plasma — pour une belle fidélité visuelle. Attention tout de même : l’OLED a tendance à être beaucoup plus sensible aux défauts de la source. Il faut dès lors veiller à le nourrir avec du caviar plutôt qu’avec des sources à la compression désastreuse (ce qui peut arriver avec la SVoD…).

Résultat : OLED

Téléviseur Samsung 8K Q900 // Source : Samsung
Téléviseur Samsung 8K Q900 // Source : Samsung

OLED ou QLED pour regarder des contenus en HDR ?

Les contenus HDR représentent aujourd’hui les meilleures expériences pour en prendre plein les yeux. On pourrait d’ailleurs être tenté de croire qu’ils font office de juge de paix au moment de désigner un vainqueur entre l’OLED et le QLED. Sur ce critère, les choses apparaissent bien compliquées. D’un côté, l’OLED a comme toujours pour lui ses noirs d’une profondeur abyssale, ce qui autorise des contrastes inouïs et des scènes sombres à la lisibilité incomparable. De l’autre, le QLED se pavane avec ses pics lumineux offrant une dynamique d’image dont rêve l’OLED.

Problème pour le QLED ? Les défauts du rétroéclairage viennent gâcher la fête, avec des sous-titres parfois trop aveuglants et, surtout, du blooming disgracieux (halo de lumière non désiré autour d’un point lumineux).

Résultat : OLED

OLED ou QLED pour jouer aux jeux vidéo ?

Sur le terrain du gaming, Samsung a peu de rivaux. Et ses téléviseurs QLED, dotés d’un input lag très faible (le temps que met une TV à afficher un signal émis, comme l’appui sur un bouton de la manette), le prouvent. Pour le coup, les couleurs volontairement plus tape-à-l’œil dérangent beaucoup moins. Bien au contraire. Et la luminosité accrue autorise des pics encore plus impressionnants — si le jeu est compatible HDR. Plus pâle en comparaison, l’OLED doit, à l’instar du feu plasma, composer avec le spectre du marquage d’écran. Le risque reste négligeable — mais existe quand même.

Résultat : QLED


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