Il y a quelques mois, des documents internes d’un prestataires du site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure ont été publiés.

Comment les documents confidentiels d’un prestataire du site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure se sont retrouvés publiés sur un obscur site internet ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre Le Monde, dans un article réalisé avec l’aide de médias allemands publié le jeudi 1er novembre.

Des documents publiés sur le site des «Monstres de Cigéo »

Toute l’histoire commence en juin. Les employés d’Ingérop, un groupe d’ingénierie situé en banlieue parisienne prestataire du projet de Bure, reçoivent un mystérieux message. Y sont dénoncées les conséquences environnementales du projet d’enfouissement nucléaire dans la Meuse. On les menace d’actions « diverses » s’ils n’envoient pas les informations confidentielles dont ils disposent sur Bure à une adresse email donnée.

centrale nucléaire

Vue aérienne de la centrale de Civaux

Source : Civaux-communication

Le message est signé « Les Monstres de Cigéo », du nom du projet de Bure. Sur un blog, ces derniers expliquent partager les craintes de militants écologistes et habitants, sur les risques liés à l’enfouissement de déchets nucléaires.

Quelques jours plus tard, alors que viennent d’être interpellés des opposants au projet, « Les Monstres de Cigéo » postent sur leur blog un ensemble de 80 Go de documents internes à Ingérop.

Des documents confidentiels, mais pas sensibles

Selon Le Monde, qui les a consultés, on y trouverait « des fichiers administratifs et des dossiers liés à différents chantiers publics.» Certains concernent par exemple la centrale de Fessenheim, le site de Bure, et des prisons françaises. Si ils sont confidentiels, ils ne sont pas pour autant « sensibles », indique le média, qui cite par exemple des expertises des coûts liés à la fermeture de Fessenheim, ou des listes des propriétaires de terres à proximité du projet de Bure, précisant s’ils semblent ou non coopératifs.

Ingérop a porté plainte suite au piratage de son réseau interne. Une enquête a été ouverte début juillet par le parquet de Paris, et de Cologne – Fessenheim étant très proche de la frontière allemande.

Pour l’instant, aucun coupable n’a été identifié. Les premières pistes semblent diriger les enquêteurs vers des militants antinucléaires, mais le niveau plutôt « technique » du piratage les ferait douter. En effet, « Les Monstres de Cigéo » n’ont jamais revendiqué que des blocages, tags et destructions de biens : aucun piratage parmi leurs faits d’armes à priori.

Une série de perquisitions a également eu lieu fin juin en Allemagne. Elles visaient des défenseurs des libertés numériques, mais les liens avec le piratage d’Ingérop semble ténu.

Enfin, la piste d’un espionnage industriel ou étatique n’est pas complètement exclue, même si elle n’est pour le moment pas privilégiée.

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