Alors que Facebook et Google se battent contre le pulullement des fakes news d’une manière qui peut parfois laisser perplexe, Twitter ne se fait pas beaucoup entendre sur le sujet. Par ailleurs, la conception de ce réseau social rend l’élaboration et la diffusion de faux messages particulièrement simple. Pour créer un faux tweet partageable sous forme de capture d’écran, nul besoin de manipulations élaborées sous Photoshop ou Gimp ; un navigateur web suffit ainsi.
Cette démonstration n’a évidemment pas pour vocation d’inciter à la désinformation : au contraire, nous estimons que la connaissance de ces astuces n’est dangereuse que si le plus grand nombre les ignore.
La désinformation en 4 étapes
Étape 1. Prenons un tweet anodin, au hasard du candidat François Fillon.
Voici ce que cela donne sur notre navigateur Chrome (la procédure est similaire sur les autres navigateurs) :
Un certain MrYonce appelle Fillon à « rendre l’argent », tout comme l’avaient fait les employés de Deezer dans un mème devenu fort célèbre. Rendre ce rêve réalité (dans une dimension alternative, du moins) n’a rien de compliqué, comme on va le voir.
Étape 2. Nous faisons un clic droit sur la page et choisissons Inspecter (ou Examiner l’élément sous Firefox). Il ne faut pas cliquer sur Afficher le code source sous peine de rendre l’étape suivante plus complexe. Un panneau s’ouvre avec le code HTML de la page. En passant son curseur sur les différents blocs de code, les parties concernées de la page s’allument en surbrillance.
Étape 3. Nous ouvrons l’arborescence jusqu’à y retrouver le contenu du tweet, que nous modifions alors en double-cliquant dessus.
Les changements sont répercutés instantanéments dans le navigateur. Cela ne modifie évidemment pas le vrai tweet de François Fillon tel que visible par tous les autres internautes. C’est comme si nous avions téléchargé la page avant d’en faire une fausse version.
Étape 4. Après avoir refait l’étape 3 pour changer l’heure de 15h20 Pacific Time (00h20 chez nous) à un horaire plus convenable et gonfler le nombre de retweets et de likes, nous n’avons plus qu’à faire une capture d’écran plus vraie que nature. Nous n’avons eu besoin que de quelques clics pour faire cette capture d’écran qui pourrait devenir facilement virale — d’autant qu’on sait que les démentis sont bien moins partagés que les fakes. Et si nous avons choisi la légèreté de l’humour, d’autres n’hésiteront pas à employer ces techniques pour de la déformation pure et simple.
Ceux qui souhaiteraient comprendre de plus près comment marche l’industrie de la désinformation, nous avions testé un intéressant jeu en ligne à ce sujet.
En attendant, à chaque fois que vous verrez un tweet repris en capture d’écran au lieu d’être embedded, prenez-le avec des pincettes et allez vérifier s’il se trouve sur le compte qu’il prétend être.
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