La fin de la 2G est actée en France, mais la transition vers la 4G et la 5G traîne en longueur. Il y a encore des millions de cartes SIM dépendant encore de ce réseau bientôt obsolète. Le régulateur des télécoms invite les opérateurs concernés à se presser.

C’est une course contre-la-montre qui est suivie avec la plus grande attention par le régulateur des télécoms. Alors que le grand public n’entend parler que de 4G et de 5G, et que la génération suivante (6G) est déjà dans les cartons, il y a une technologie vieille de trois décennies qui s’accroche encore : la 2G. Or, sa fin est déjà programmée en France.

C’est ce que pointe un rapport publié le 11 décembre 2025 par l’autorité de régulation. En se basant sur les statistiques arrêtées à la fin septembre, il a été constaté que 5,6 millions de cartes SIM sont encore actives dans des terminaux uniquement compatibles en 2G ou en 3G. La baisse sur les trois mois (juillet à septembre) n’a été que de 4,8 %.

Cette diminution se fait à un rythme insuffisant au regard des calendriers d’extinction annoncés par Orange, SFR et Bouygues Telecom. S’il y a un peu de marge pour la 3G (son arrêt est programmé fin 2028 ou fin 2029 selon l’opérateur), l’échéance va arriver rapidement pour la 2G. Dès le printemps 2026 pour Orange, et fin 2026 pour les deux autres.

Les irréductibles… et les machines

Le problème, ici, n’est pas seulement posé par des irréductibles qui ont gardé leur vieux Nokia 3310. Le défi vient aussi des liaisons techniques, c’est-à-dire le « Machine to Machine » (MtoM). On parle ici de terminaux servant aux ascenseurs, aux alarmes, aux terminaux de paiement, aux barrières de parking ou aux systèmes de téléassistance.

En fait, la répartition se fait presque à 50 / 50. Aujourd’hui, 2,6 millions (soit 47 %) de ces cartes SIM — dont 1,6 million en 2G uniquement — sont utilisées par le grand public. Le reste, soit 3 millions (53 %), se trouve dans des terminaux MtoM (1,1 million en 2G et 1,9 million en 2G/3G).

évolutions des G
Source : Arcep

Or, s’il est facile de changer son vieux téléphone pour un smartphone très récent, au prix d’un achat de quelques centaines d’euros et de l’acquisition d’un bon forfait mobile, ce n’est pas aussi simple pour le Machine to Machine. La mise à jour des installations nécessite des interventions physiques, parfois lourdes et coûteuses. Et donc, c’est lent.

« Entre juin et septembre 2025, le parc des cartes SIM dans des terminaux compatibles uniquement 2G pour des services voix/SMS/Internet mobile a baissé de 4 % et celui des cartes SIM dans des terminaux compatibles uniquement 2G pour des services MtoM d’un peu plus de 10 % », pointe à ce sujet l’Arcep.

Pourquoi ne pas repousser l’échéance ? C’est plus compliqué que ça

Pourquoi ne laisse-t-on donc pas tranquilles la 2G et la 3G alors, ou, à tout le moins, pourquoi ne détermine-t-on pas une échéance d’extinction bien plus lointaine ? Parce que les opérateurs de téléphonie mobile aimeraient bien récupérer les fréquences associées à ces générations (900 et 1 800 MHz pour la 2G et 900 et 2 100 MHz pour la 3G).

Ces bandes de fréquences s’avèrent très intéressantes pour améliorer à la fois la couverture à l’intérieur des bâtiments (les murs sont traversés assez facilement), et pour porter plus loin. Cela permet d’allonger la couverture autour d’une zone sans avoir besoin de poser de nouvelles antennes relais. Intéressant en zone rurale, par exemple.

Ce recyclage des fréquences au profit de la 4G et de la 5G permettra d’une part d’améliorer la qualité générale des réseaux de téléphonie mobile, et d’autre part de décongestionner des bandes de fréquences déjà fortement sollicitées. Mais tant que ces 5,6 millions de cartes SIM sont en circulation, elles constituent un obstacle.

En effet, il faut éviter d’interrompre des équipements critiques en coupant la 2G. D’où le message de l’Arcep : « Il est attendu que la dynamique de décroissance de ces parcs s’intensifie dans les prochains mois. » Il est aussi attendu des opérateurs concernés qu’ils accélèrent la transition vers des appareils compatibles 4G et 5G. En clair, il faut passer la seconde.

Source : Numerama

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