Depuis l’entrée en vigueur du Digital Markets Act (DMA), l’iPhone a bien changé. Choix du navigateur par défaut, ouverture du NFC, installation d’applications hors de l’App Store… Apple a dû céder du terrain sur presque tous ses services phares. Elle bloque même plusieurs fonctions en Europe, pour ne pas avoir à offrir certaines solutions à ses concurrents. Certains services sont néanmoins épargnés, comme Apple Plans et iMessage par exemple, qui n’entrent pas dans la liste des gatekeepers.
Jusqu’à présent, Apple avait réussi à convaincre la Commission européenne que son service de cartographie n’était pas assez puissant pour être considéré comme une plateforme essentielle. Mais la croissance du service en Europe a fini par avoir raison de cet argument : Apple a indiqué le 27 novembre à la Commission européenne qu’Apple Maps et Apple Ads (sa régie pub) avaient dépassé le seuil fatidique des 45 millions d’utilisateurs en Europe.
Apple Plans pourrait être soumis aux règles européennes d’ici à six mois
Pour l’instant, Apple n’en est qu’à l’étape administrative. En déclarant ces chiffres, Apple admet qu’elle est prête à faire de Plans un « Contrôleur d’accès » (Gatekeeper). La balle est désormais dans le camp de Bruxelles, qui dispose de 45 jours pour officialiser ce statut. Une fois la décision tombée, Apple aura six mois pour se mettre en conformité.
Il y a encore un an, Apple indiquait que Plans avait moins de 45 millions d’utilisateurs en Europe. Une affirmation qui avait fait sourire certains observateurs tant l’application est intégrée profondément dans iOS, qui est utilisé par nettement plus de personnes. Aujourd’hui, Apple indique que le seuil est franchi.
Si vous possédez un iPhone, l’impact pourrait être réel au moment où Apple déploiera sa mise à jour en Europe. On peut imaginer qu’Apple sera forcé à vous laisser choisir un logiciel de cartographie lors de la première configuration de l’appareil, que les données pourront passer d’un logiciel à un autre et qu’Apple devra être beaucoup plus transparent avec son service, disponible en exclusivité sur ses appareils. Les intégrations d’Apple Maps aux autres applications, comme Apple Cartes ou Siri par exemple, pourraient être rendues illégales car anticoncurrencielles.
Apple Plans rejoint le club de Google Maps
Google Maps, fort de sa domination écrasante, était déjà soumis au DMA. Google a dû, par exemple, revoir la façon dont ses cartes s’affichent dans les résultats de recherche Google pour ne pas s’autofavoriser : c’est pour ça que l’on ne peut plus cliquer sur une carte en Europe.
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