Après un an de tensions, Apple a finalement conclu un nouvel accord avec Tencent. Celui-ci lui permet de traiter les paiements et de recevoir une commission de 15 % sur les achats effectués dans les mini-jeux et mini-applications intégrés à WeChat sur l’iPhone.

Apple vient d’empocher le gros lot. La marque à la pomme a conclu le 13 novembre 2025 un nouvel accord avec le géant chinois Tencent, rapporte Bloomberg. Le fabricant de l’iPhone a obtenu gain de cause après plusieurs mois de tensions liés à WeChat, la célèbre application mobile chinoise qui combine messagerie instantanée, réseau social, paiement et de nombreux autres services dans une seule plateforme.

WeChat
WeChat permet de tout faire en Chine. // Source : Ken Shimoda

Une négociation d’un an entre Apple et Tencent

Cet accord met fin à plus d’un an de négociations entre les deux géants. Normalement, sur iPhone, tout achat numérique doit passer par Apple, via le bouton « Acheter avec Apple ». La firme à la pomme applique alors une commission de 30 % sur les achats intégrés dans les mini-jeux ou applications (monnaies virtuelles, skins, fonctionnalités premium, etc.), sauf en Europe où le DMA le force à accepter les méthodes de paiement alternatives.

Or Tencent avait pris l’habitude de contourner ce système : dans WeChat, le mini-jeu affichait un simple bouton « Acheter » et, en appuyant dessus, l’utilisateur était redirigé vers WeChat Pay. Résultat : le paiement s’effectuait directement auprès de Tencent ou du développeur, et Apple ne percevait aucune commission. La marque, au vu de l’importance de WeChat en Chine, n’a jamais attaqué Tencent sur ce secteur : l’application n’a jamais été supprimée de l’App Store.

En Europe, WeChat se présente comme une application de messagerie. Mais c'est un peu plus que ça. // Source : Play Store
En Europe, WeChat se présente comme une application de messagerie. Mais l’application fait beaucoup plus en Chine. // Source : Play Store

Bonne nouvelle pour Apple : selon l’accord tout juste conclu entre les deux entreprises, c’est désormais elle qui gérera les paiements et prélèvera une commission de 15 % sur les achats réalisés dans les mini-jeux et applications WeChat. Mais, pour profiter du nouvel accord, les développeurs pourraient devoir se plier à plusieurs exigences techniques imposées par Apple, dont certaines liées au contrôle parental, comme la possibilité pour les parents d’indiquer la tranche d’âge de leur enfant. Une information qu’Apple comme Tencent n’ont pas souhaité confirmer à Bloomberg.

À noter que les règles pour les mini-applications sont mondiales : un géant comme Uber ou Roblox, s’il souhaite proposer des mini-services dans son app, pourrait aussi être imposé à hauteur de 15 %. Les anti-App Store, comme Tim Sweeney d’Epic Games, s’énervent déjà contre cette nouvelle taxe.

Apple assouplit sa commission depuis quelques années

Même si l’accord représente une victoire pour Apple, la firme a dû consentir à une concession de taille, en acceptant une commission divisée par deux. Un compromis stratégique, qui lui permet surtout de s’implanter dans l’un des segments de divertissement les plus dynamiques de Chine. WeChat, utilisé par 1,41 milliard de personnes, a généré au troisième trimestre plus de 32,3 milliards de yuans (4,5 milliards de dollars) grâce à ses mini-jeux. Un marché dont Apple n’a pas intérêt à se priver, Tencent étant actuellement la société la plus valorisée de Chine en termes de capitalisation boursière,

Comme le souligne Bloomberg, cet accord s’inscrit dans une tendance plus large : ces dernières années, Apple a commencé à assouplir sa commission standard de 30 % et à multiplier les exemptions. En 2020, la firme de Cupertino avait par exemple annoncé que les développeurs générant moins d’un million de dollars par an ne paieraient que 15 %. La commission sur les abonnements, elle, passe de 30 % la première année à 15 % les suivantes. Autre signe de cette évolution : dans certaines régions, sous pression concurrentielle ou réglementaire (comme en Europe), Apple accepte désormais l’usage de systèmes de paiement tiers dans certaines applications et a réduit sa taxe de moitié (ce qui réduit l’intérêt des mini-apps chez nous). L’entreprise a tout intérêt à s’adapter à son marché, et elle semble l’avoir pleinement intégré.

Source : Numerama

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