Le régulateur du numérique accentue la pression sur les fournisseurs de VPN pour les enrôler plus franchement dans la lutte contre les sites pirates. Les principales plateformes doivent en particulier bloquer l’accès à 295 sites spécialisés dans la retransmission illicite de compétitions sportives.

C’est un nouvel indice des efforts engagés en France contre les sites pirates. Comme le pointe L’Informé dans un article paru le 30 septembre, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), qui est le fruit de la fusion entre le CSA et la Hadopi, s’est récemment focalisée sur les fournisseurs de VPN pour les pousser à agir.

En l’espèce, la demande du régulateur du numérique couvre près de 300 adresses dédiées à la retransmission illégale de contenus sportifs — on y trouve des sites comme Streameast, Rojadirecta, Firstows, Volkastream, Sportsonline et HesGoal. Au total, on dénombre précisément 295 sites dans le collimateur des titulaires de droits.

Les sollicitations adressées aux principales plateformes de VPN (comme NordVPN, ExpressVPN, Surfshark, Proton VPN ou encore CyberGhost) ne sont pas forcément les premières du genre. Cependant, elles témoignent une fois de plus de l’extension de la lutte contre le piratage, qui d’ordinaire implique les moteurs de recherche et les opérateurs.

Une extension de la lutte contre les VPN, signe d’une mutation des usages

C’est également une indication relative de l’évolution des usages de celles et ceux qui piratent des diffusions sportives. Si cette pratique est en partie entravée en mobilisant les fournisseurs d’accès à Internet et les portails d’accès comme Google, il est parfois possible de passer entre les gouttes en mobilisant un VPN, afin de maquiller sa vraie connexion Internet.

À l’origine de cette offensive, on trouve les chaînes payantes Canal+ et beIN Sports, qui paient à prix d’or le droit de retransmettre des compétitions de sport. Or, la valeur des contenus sportifs est essentiellement au moment où la course, le match ou le tournoi a lieu : une fois le résultat connu, l’intérêt de revoir l’évènement s’affaiblit énormément.

piratage sport
Le piratage des contenus sportifs est également très développé. // Source : Numerama

Canal+ et beIN Sports sont particulièrement en pointe de l’offensive contre le piratage au regard de cette particularité. Régulièrement, les deux chaînes mènent la charge devant les tribunaux pour obtenir le blocage de pirates, mais aussi de tous les miroirs qui émergent. La loi a d’ailleurs évolué au fil des années pour faciliter et accélérer les procédures.

Des modifications législatives qui ont également profité à l’Arcom, dont les prérogatives ont évolué. Le succès, cependant, est relatif : la persistance de ces actions contre le piratage souligne un écosystème dynamique et évolutif pour contourner les mesures de blocage ; ici en changeant de serveur VPN, là en trouvant une nouvelle adresse, et ainsi de suite.

Les VPN dans une posture inconfortable

Les VPN voient d’un mauvais œil ce prolongement de la lutte sur eux, car, disent-ils, ce remède n’est pas le bon face à ce sujet, qu’ils ne contestent pas. À leurs yeux, il faudrait se concentrer sur les sources de contenu illégal, et donc ses vraies causes, comme l’hébergement des sites pirates et les flux financiers qui les font vivre.

Il y a cependant une réalité économique pour les VPN : même si les éditeurs de ces outils jouent surtout sur l’argument de la confidentialité en ligne pour promouvoir leurs offres, le fait est qu’une part importante de l’intérêt d’avoir un VPN est de gruger, que ce soit pour accéder au catalogue US de Netflix, pour voir du porno sans contrôle de l’âge ou pour faire du streaming pirate. Des usages populaires, mais sur lesquels les VPN ne peuvent guère se reposer.

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