Elon Musk explique que la meilleure façon de lutter contre les bots sur X (Twitter) serait de rendre l’accès au réseau social payant pour tout le monde.

Le gratuit, c’est peut-être bientôt fini sur X (ex-Twitter). À l’occasion d’une table ronde sur la sécurité de l’intelligence artificielle (IA), Elon Musk a évoqué, lundi 18 septembre, la perspective de rendre son réseau social payant pour tout le monde. Sans abonnement actif, aucun internaute ne pourrait plus publier quoi que ce soit sur la plateforme.

Raison invoquée par le chef d’entreprise pour une telle bascule ? X n’arrive pas à éradiquer par des moyens traditionnels les comptes artificiels (les robots, ou bots, dans le jargon) qui pullulent sur son réseau. En revanche, une barrière tarifaire à l’entrée, dont le montant n’est pas connu, pourrait constituer un rempart bien plus efficace, à en croire l’intéressé.

Aujourd’hui, l’accès à Twitter est entièrement gratuit. Il existe un abonnement optionnel, appelé Twitter Blue, qui donne droit à une coche bleue sur leur profil ainsi qu’à certains avantages : publications plus longues, bouton d’édition du tweet, mise en avant sur le réseau social, mise en forme dans les tweets, etc. Twitter Blue est facturé 9,60 euros par mois.

Un abonnement de quelques euros par mois ?

Vraisemblablement, l’abonnement global à X se situerait à un niveau inférieur que la somme demandée pour Twitter Blue — on peut supposer un seuil se trouvant de 2 à 5 euros par mois : pas trop haut pour ne pas faire fuir tous les internautes, mais pas trop bas pour que cela soit dissuasif à l’égard des bots. À en croire Elon Musk, cette approche serait le seul moyen d’éradiquer les bots.

Évoquée publiquement, cette idée s’avère manifestement en gestation depuis bien plus longtemps chez X — ou du moins chez Elon Musk. Le site Plateformer, dans son édition du 8 novembre 2022, rapportait déjà une réflexion de cette nature chez Elon Musk. Celle-ci est de toute évidence toujours en cours, et est désormais discutée beaucoup plus ouvertement.

On ignore si cet abonnement serait accompagné de quelques avantages en plus ou s’il ne s’agit que d’une bascule payante, sans que ni les conditions d’accès ni les conditions d’utilisation n’évoluent. On ignore également à quel moment cette barrière tarifaire serait mise en place, si elle est effectivement déployée un jour. Elon Musk se montre encore évasif à ce propos.

Le logo de X, nouveau nom du réseau social Twitter, renommé par Elon Musk // Source : Numerama
X, nouveau nom de Twitter, est confronté à un envahissement de bots, selon Elon Musk. // Source : Numerama

D’après lui, le coût d’un bot n’est que de quelques centimes. En exigeant un prix de quelques euros pour chaque nouveau compte, la charge financière pourrait devenir trop forte pour bon nombre de spammeurs — ces individus qui cherchent à noyer la plateforme de messages publicitaires en tout genre. Il pourrait toujours y en avoir, mais à une intensité nettement moins forte.

Appliquer une barrière tarifaire contre les bots et le spam est une idée que l’on a déjà vue circuler dans d’autres occasions. Il s’agissait d’une stratégie avancée par Bill Gates en 2004 et par Yahoo cinq ans plus tard. Le célèbre portail web avait même annoncé le lancement de l’initiative CentMail… mais ce projet ne s’est jamais concrétisé.

Reste que la prolifération des bots dont parle Elon Musk pourrait aussi être un prétexte pour dégager de nouvelles sources de financement de X, sans le dire, en raison d’une fuite des annonceurs et d’une offre Twitter Blue qui n’attire peut-être pas autant que ce qu’espérait la plateforme. Quant aux bots, le problème pourrait aussi venir d’Elon Musk lui-même, qui a sabré dans les effectifs du groupe.

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