L’essor des ventes de SUV a un impact lourd sur le climat. En 2021, ces grosses voitures ont généré 900 millions de tonnes de gaz à effet de serre. C’est nettement plus qu’un pays comme la France.

Paradoxale, l’actuelle mode des SUV l’est assurément. Il n’a jamais été aussi urgent de supprimer les émissions de CO2 des véhicules pour lutter contre la crise climatique. Et pourtant il ne s’est jamais vendu autant de SUV, ces grosses voitures qui semblent plus taillées pour explorer des jungles que pour se rendre au supermarché du coin.

Mais quel est l’impact concret de cette tendance sur le plan environnemental ? Un éclairage de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) publié le 21 décembre 2021 permet d’en prendre la pleine mesure. En 2021, les SUV dans le monde ont généré pas moins de 900 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Traduction ? « Si les SUV étaient un pays, ce serait le 6e plus gros émetteur de gaz à effet de serre », alertent les deux experts de l’AIE, Laura Cozzi et Apostolos Petropoulos. Le bilan des SUV est en effet nettement plus lourd que celui de nombreux pays.

L'avant du SUV Volkswagen ID.4 // Source : Volkswagen
Le marché des SUV bascule vers l’électrique. // Source : Volkswagen

Les SUV ont généré 900 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2021

Comme le montre le Global Carbon Atlas, en 2020, la France avait par exemple généré 277 millions de tonnes d’équivalent CO2 annuels, le Royaume-Uni, 330 millions et l’Allemagne, 644 millions de tonnes. Seuls cinq pays dépassaient, en 2020, la barre des 900 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre : la Chine (10 668 millions de tonnes), les États-Unis (4 713 millions), l’Inde (2 442 millions), la Russie (1 577 millions) et le Japon (1 031 millions).

Même si les ventes de voitures électriques ont bien résisté à une situation économique compliquée par la pandémie, les ventes de SUV sont environ cinq fois plus élevées, souligne également l’Agence Internationale de l’Énergie. L’an dernier, elles ont même augmenté de 10 %. Le résultat de cette tendance n’invite pas à l’optimisme : « les SUV devraient représenter environ 45 % des ventes de voitures dans le monde. »

Cet essor spectaculaire se voit sur les routes : alors qu’en 2010, on ne comptait que 50 millions de SUV dans le monde, il y en a désormais 320 millions en circulation. C’est autant que la flotte automobile de toute l’Europe.

98% des SUV ont des moteurs thermiques

La bonne nouvelle, c’est que la transition des SUV vers l’électrique s’accélère. En 2021, souligne l’AIE, 55 % des modèles de véhicules électriques sur le marché étaient des SUV, contre 45 % en 2019. Cela ne doit cependant pas faire perdre de vue que, pour l’heure, la quasi-totalité (98 %) des SUV en circulation a des moteurs à combustion. Et leur poids plus élevé fait qu’ils consomment 20 % d’énergie en plus qu’une voiture de taille moyenne.

Il est donc indispensable de s’attaquer aux émissions de ce type de véhicule. L’Agence Internationale de l’Énergie prône la mise en place de « politiques soutenant une transition plus rapide vers les véhicules électriques et des incitations à remplacer plus vite les SUV qui consomment de l’essence ou du diesel ».

L’AIE recommande également aux autorités de surveiller de près la taille des véhicules. « Outre le fait qu’elles consomment plus d’énergie, les voitures plus grosses ont des besoins plus importants en minéraux stratégiques, car les SUV sont équipés de plus grosses batteries. » La France fait partie des pays qui ont commencé à agir sur le sujet. Depuis le 1er janvier 2022, un malus au poids s’applique sur les véhicules lourds (plus de 1,8 tonne) avec les SUV dans le viseur. À noter que plusieurs exceptions sont prévues à ce malus : il ne s’applique pas aux véhicules électriques en particulier.

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