Colorée et mouvementée, l’atmosphère de Jupiter intrigue beaucoup les scientifiques. Plusieurs études publiées le 28 octobre dévoilent de nouveaux éléments sur son fonctionnement.

La tumultueuse atmosphère de Jupiter est très belle à regarder, mais elle est également passionnante à étudier. Et pour mieux comprendre ce qu’il s’y passe, la sonde Juno est un instrument de choix. Comme le révèle la Nasa, de nouvelles découvertes sur plusieurs zones de la planète, notamment ses pôles et sa Grande Tache Rouge ont été présentées le 28 octobre.

« Ces nouvelles observations de Juno nous livrent une mine d’informations inédites sur les aspects les plus mystérieux de Jupiter  », se réjouit Lori Glaze, directrice de la division Science planétaire au sein de la Nasa.

La planète Jupiter sous trois longueurs d'onde différentes. // Source : International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA/NASA/ESA

La planète Jupiter sous trois longueurs d'onde différentes.

Source : International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA/NASA/ESA

Des tempêtes plus hautes que prévu

La sonde Juno s’appuie notamment sur son radiomètre micro-onde pour percer les mystères des nuages et des vortex de Jupiter. Les données qu’elle a collectées ont permis aux scientifiques de découvrir que les cyclones de la géante gazeuse étaient plus chauds et avaient une densité atmosphère plus basse en haut, tandis qu’ils étaient plus froids et avec des densités atmosphériques plus élevées en bas (et c’est l’exact opposé au niveau des anticyclones).

Ces nouvelles études révèlent aussi que les tempêtes sur Jupiter sont bien plus grandes que prévu. « Certaines s’étendent sur 100 kilomètres en dessous de la couverture nuageuse supérieure  », souligne la Nasa. Au niveau de la célèbre Grande Tache Rouge, elles s’étendraient même sur 350 km. « Cette découverte surprenante démontre que les vortex s’étendent au-delà des zones où l’eau se condense et où les nuages se forment, et en dessous du niveau où la lumière du soleil réchauffe l’atmosphère  », explique l’agence spatiale américaine.

Les survols de sonde Juno ont aussi permis aux scientifiques d’évaluer plus précisément la profondeur de l’iconique anticyclone jupitérien, sous la surface nuageuse. Et il s’avère que la Grande Tache Rouge porte bien son nom, elle mesurerait pas moins de 500 km en hauteur (par rapport au sol). Cette région n’est pas la seule à intriguer les chercheurs. Les bandes claires (appelées « zones ») et les bandes sombres (appelés « ceintures ») situées dans la zone équatoriale de la planète suscitent également beaucoup de curiosité.

Comme la Nasa le souligne, la formation en bandes est liée à la présence de forts vents d’est et d’ouest allant dans des directions opposées. Des données collectées par le radiomètre micro-onde de Juno lors de ses multiples passages révèle un possible indice sur la formation de ces jet streams : l’ammoniaque contenu dans l’atmosphère se déplace en hauteur suivant un remarquable  alignement avec ces courants d’air.

Les cyclones polaires sont très résilients

« En suivant l’ammoniaque, nous avons découvert des cellules de circulation dans les hémisphères Nord et Sud qui sont similaires aux ‘cellules de Ferrel’ qui contrôlent notre climat ici sur Terre  », indique Keren Duer, auteur principal de l’étude sur les cellules de circulation de Jupiter publié dans le journal Science. « Tandis que la Terre n’a qu’une cellule de Ferrel par hémisphère, Jupiter en a huit qui sont au moins 30 fois plus larges. »

Les scientifiques se sont également penchés sur les cyclones polaires de Jupiter. La sonde Juno avait déjà mis à jours que ces gigantesques tempêtes avaient des formes polygonales (huit en forme d’octogones au Nord, et cinq en forme en de pentagones au Sud). « En utilisant les données de l’outil du spectromètre d’image JIRAM de la sonde Juno, les scientifiques ont montré que ces phénomènes atmosphériques étaient extrêmement résilients et stables géographiquement », souligne le billet de la Nasa.

Les scientifiques ont pu s’appuyer sur les nombreuses données collectées par la sonde Juno lors de ses 37 passages au-dessus de la géante gazeuse, et lors desquels « des ensembles variés d’instruments spécialisés » ont scruté l’atmosphère.

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