Perseverance n’a pas été envoyé sur Mars que pour déployer l’hélicoptère Ingenuity. Il doit aussi analyser le sol de la planète rouge et y collecter des échantillons. La Nasa a fait savoir que l’astromobile commençait à utiliser son bras à des fins scientifiques.

« Le moment est venu : je passe de photographe de terrain à enquêteur scientifique. Cet ancien fond de lac n’a-t-il jamais abrité la vie ? Les outils que j’ai apportés aideront à entamer la recherche. Je suis un robot en mission. » La Nasa a encore prêté une voix imaginaire à Perseverance, le 11 mai 2021 sur Twitter. L’agence spatiale officialise ainsi le début des activités scientifiques menées à l’aide du bras de l’astromobile.

Le rover s’est posé sur Mars le 18 février. Depuis, il a été occupé à déployer son petit compagnon Ingenuity, puis à lui servir de relais pendant ses essais de vol. Mais l’astromobile a avant tout été envoyé sur la planète rouge pour étudier de plus près les roches et la surface du cratère Jezero, qui a probablement abrité un lac dans le passé. Ces explorations sont cruciales pour déterminer la chronologie des événements (savoir quand le lac se serait formé, quand il aurait commencé à s’assécher).

Zoom sur le sol de Mars

Pour analyser la composition des roches et du sol, Perseverance possède plusieurs instruments scientifiques. Sur son mât sont disposés la caméra à deux objectifs Mastcam-Z, ainsi que la SuperCam. La première peut zoomer pour observer le sol, tandis que le deuxième instrument peut émettre un laser qui aide à déterminer la chimie du sol. Mais ce n’est pas tout : à l’extrémité du bras robotique de Perseverance, se trouve aussi la caméra à fort grossissement WATSON, installée sur l’instrument SHERLOC. Le 10 mai, le rover a réalisé un essai avec cette caméra pour photographier de plus près la surface de Mars.

La surface de Mars observée avec WATSON. // Source : NASA/JPL-Caltech/MSSS

La surface de Mars observée avec WATSON.

Source : NASA/JPL-Caltech/MSSS

L’étude approfondie des roches doit aider les scientifiques à identifier si elles sont plutôt sédimentaires ou ignées (formées par le refroidissement et la solidification du magma). Chacun de ces types de roches offre des renseignements différents sur l’histoire de la planète rouge. On pourrait s’attendre à ce que des roches sédimentaires, formées avec la présence d’eau à partir de fragments minéraux (comme le sable, l’argile), soient adaptées pour préserver d’éventuels signes de vie passée. Des roches ignées, elles, sont plutôt utiles pour retracer la chronologie de la formation d’une zone.

Broyer pour révéler la structure interne

Mais regarder les roches ne suffit pas, car elles ont très certainement été érodées au cours du temps et couvertes de sable et de poussières moins anciennes. C’est tout l’intérêt du bras du rover : il peut broyer et aplatir la surface des roches, pour mieux révéler leur structure interne et leur composition. Avec les spectromètres SHERLOC et PIXL, installés au bout du bras du rover, Perseverance peut obtenir de plus amples détails sur la chimie et la minéralogie de la roche.

Tout ceci devrait également aider à sélectionner les meilleurs échantillons possibles que le rover devra collecter. Le bras de Perseverance est équipé d’une foreuse : ses prélèvements sont destinés à être stockés dans des tubes sous le ventre de l’astromobile, puis déposés à la surface de Mars pour être un jour rapportés sur Terre.

À l’origine, ces échantillons n’étaient pas destinés à revenir sur notre planète : Perseverance était conçu pour faire la démonstration technologique du forage et du stockage des échantillons martiens. La dimension exiobiologique de la mission (l’étude de la vie) n’a été ajoutée que plus tard.

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