Discuter avec un humain ou un robot change-t-il quelque chose pour notre cerveau ? L’activité de certaines zones de cet organe est bien plus intense quand nous discutons avec un humain qu’avec une machine, selon des scientifiques.

Parler aux autres humains plutôt qu’aux robots est plus agréable pour notre cerveau. Des chercheurs ont remarqué que notre système de récompense, situé dans cet organe, était bien plus actif lors d’une interaction avec un autre individu qu’avec une machine.

Les spécialistes des neurosciences et de l’informatique, rattachés à l’université Aix-Marseille, ont présente leur étude le 11 mars 2019 dans la revue Philosophical Transactions of The Royal Society B. Ils nous expliquent que notre « motivation sociale » est meilleure lorsque nous avons une discussion « avec un humain plutôt qu’un robot ».

Pour montrer cela, les scientifiques ont demandé à 21 participants de converser soit avec un autre humain, soit avec un robot (dont ils voyaient la tête). Celui-ci était en fait un masque transparent imitant la forme du visage humain, sur lequel était projeté un visage. Plusieurs discussions ont eu lieu, chacune ne dépassant pas une durée de 1 minute.

Au cours des conversations, les chercheurs ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une technique permettant de voir l’activité cérébrale sans mettre en danger la santé des participants. Elle consiste à repérer des variations dans le flux sanguin.

Des zones du cerveau plus actives face à un humain

En comparant les conversations, les auteurs ont noté que l’activité de plusieurs zones du cerveau est bien plus intense lorsque les participants échangent avec un humain, que quand ils sont face à un robot. Ces changements se produisent au niveau de l’amygdale (des noyaux qui jouent un rôle dans les émotions) ou encore de l’hypothalamus (chargé, entre autres, de réguler notre température centrale).

Les chercheurs nuancent eux-mêmes la portée de leur étude, en soulignant que les robots mis en scène ne pouvaient prononcer que des phrases courtes et peu complexes. L’intonation et les mouvements du robot étaient limités. Il était donc probable que les discussions avec eux soient moins agréables que celles avec les humains.

Ils notent néanmoins que leurs travaux peuvent amener à réfléchir sur la « compétence sociale » des robots créés pour échanger avec des humains. Même les plus élaborés ne peuvent pas encore nous duper en reproduisant les bénéfices retirés d’une conversation avec un autre humain.

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