Après avoir investi tous les supports possibles sur Terre, le jeu vidéo Doom a désormais été envoyé dans l’espace. Depuis le sol, des programmeurs se sont amusés à « hacker » un satellite en orbite pour y implémenter le célèbre Doomguy.

Une croix de pharmacie, un test de grossesse, ou encore au sein même du jeu MinecraftDoom est partout. Plus de 30 ans après son arrivée, le célèbre jeu de tir à la première personne, qui a donné son nom à tout un genre, le doomlike, n’en finit pas d’être installé au-delà des consoles, par des programmeurs toujours à la recherche d’idées originales.

À présent, le jeu est aussi disponible dans l’espace. Le programmeur Olafur Waage l’a installé sur un satellite de l’Agence spatiale européenne (ESA), le OPS-SAT. Lancé en 2019, ce petit cubesat, le premier jamais mis en orbite par l’agence, a servi d’engin expérimental pour des missions de suivi de la composition atmosphérique, ou encore pour des tests de communication.

Doom est partout sur Terre, alors pourquoi pas dans l’espace ?

En résumé, sa mission scientifique n’a jamais été clairement établie et il a plutôt pour but de servir de bac à sable pour n’importe quel ingénieur en herbe qui voudrait se frotter à la technologie, avec une ouverture réelle au grand public, sans avoir besoin de multiplier la paperasse pour s’inscrire au projet.

C’est ainsi que OPS-SAT a servi de cobaye pour un challenge de hacking organisé par Ubuntu Summit, et avec la participation de l’ESA. Tous les participants avaient accès à l’ordinateur à bord du satellite, et ils avaient pour mission de trouver comment implémenter des programmes qui n’étaient pas censés, au départ, tourner sur cet engin. C’est ainsi que OPS-SAT a pu accueillir, entre autres, une partie d’échec en orbite (la première jamais lancée), un modèle d’entraînement d’apprentissage automatique et Doom, donc.

OPS-SAT_pillars
Satellite OPS-SAT mis en orbite par l’ESA. ©ESA

À première vue, le challenge peut paraître relativement simple. Après tout, Doom a été installé dans une telle quantité d’appareils improbables qu’un satellite semble tout à fait accessible. Si même un réveil, un air fryer, un frigo ou un terminal de paiement peut l’accueillir, tout est réalisable ! Le jeu est si léger qu’il nécessite peu de ressources, ce qui a largement facilité sa versatilité au fil des ans, et en plus, il est open source, ce qui facilite bien des choses.

Un défi plus compliqué que prévu

Mais Olafur Waage s’est tout de même retrouvé confronté à quelques problèmes. Le processeur du satellite est extrêmement lent, car plutôt conçu pour être résistant face aux radiations, et peu énergivore. En plus, il a fallu passer par un autre logiciel capable d’afficher les graphismes puisque le satellite, seul, en était incapable.

Au final, après quelques essais et améliorations, notamment sur la palette de couleur conçue pour se rapprocher au mieux du jeu d’origine, Doom a fini par bel et bien tourner dans l’espace. Mieux, la caméra du satellite a été mobilisée pour fournir directement des images de fond destinées au jeu lui-même.

Au-delà du caractère insolite de l’initiative qui consistait à placer ce titre mythique en orbite, l’expérimentation avait aussi pour but de montrer l’adaptabilité du logiciel libre et son intérêt pour servir à des expériences scientifiques de tous genres. 

Aujourd’hui, le satellite OPS-SAT a terminé sa mission, mais un successeur, OPS-SAT Volt, est attendu pour 2026. Peut-être le début de futurs défis.

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