C’est un nombre qui a de quoi donner le vertige. C’est également un nombre qui vient rappeler à quel point le ciel est dorénavant occupé par SpaceX. Dans un point d’étape partagé dans la soirée du 19 octobre, l’entreprise américaine a annoncé que son programme Starlink a désormais dépassé le cap des 10 000 satellites envoyés depuis le début.
Starlink est un service d’accès à Internet par l’espace. Les satellites relaient les communications du sol jusqu’aux internautes, qui sont équipés d’une parabole. Le service fournit du très haut débit et propose notamment de couvrir des zones mal ou pas desservies.
Un jalon évidemment célébré par Elon Musk, le fondateur de SpaceX, qui relève que sa société « possède à présent plusieurs fois plus de satellites en orbite que toutes les autres sociétés réunies ». Pour sa part, Michael Nicolls, le vice-président de l’ingénierie Starlink, a salué l’équipe de la fusée 9, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.

Ce lanceur a en effet été capital pour densifier rapidement le réseau Starlink. Grâce aux paris technologiques et industriels de SpaceX consistant à miser sur une fusée dont le premier étage est capable de rentrer sur Terre pour resservir (y compris la coiffe), les coûts de développement et de vol ont chuté. De plus, la cadence infernale des tirs a beaucoup joué.


Ces 10 000 satellites, qui ont commencé à peupler l’orbite terrestre basse à partir de 2019, ne sont aujourd’hui plus tous en l’air. Selon Satmap, un site qui permet de visualiser sur une carte la position des satellites par rapport au sol, la constellation Starlink compte un peu plus de 8 500 exemplaires (8 519 précisément).
En comparaison, les autres satellites et constellations autour de la Terre sont désormais ultra-minoritaires. OneWeb, qui est le plus gros réseau actif après Starlink, compte par exemple 651 engins. Les autres réseaux n’ont guère plus de quelques dizaines de satellites. Ensemble, on n’en dénombre même pas 1 400. De fait, Starlink en a six fois plus.
Cela changera avec le temps, avec d’autres projets de méga-constellation : on sait que Kuiper, le projet d’Amazon pour concurrencer Starlink, en sera une. Sur le papier, il est prévu à court terme d’envoyer un peu plus de 3 200 satellites, puis une seconde vague d’environ 7 700 appareils, pour un total de 10 000 engins. D’autres projets existent, notamment en Chine.
Des satellites devant être renouvelés
Il peut paraître étonnant que Starlink, qui est un programme assez jeune, ait un tel écart entre le nombre de satellites opérationnels et celui comptabilisant tous les envois depuis le début. Le fait est que l’espérance de vie d’un satellite Starlink est plutôt brève, de l’ordre de cinq à sept ans, ce qui oblige SpaceX à renouveler régulièrement sa flotte.
Dans un document dédié à la démontabilité des satellites Starlink, SpaceX indiquait qu’une opération de « désorbitation proactive à grande échelle des premiers satellites V1 » eu lieu en 2024 après l’identification d’un problème commun sur plusieurs exemplaires de cette génération. À ce moment-là, ils étaient pour la plupart en orbite depuis plus de cinq ans.

Si SpaceX ne tient pas de registre précis sur la durée de vie opérationnelle de ses satellites, ni ne communique particulièrement sur les chutes de satellites vers la Terre, d’autres essaient de faire un suivi. L’astrophysicien Jonathan McDowell estime ainsi qu’il y aurait un à deux satellites Starlink arrivant en fin de vie quotidiennement… chiffre qui pourrait grimper bientôt à cinq.
La politique de SpaceX consiste à ne pas laisser des satellites morts polluer l’orbite terrestre basse, ce qui irait à l’encontre de ses intérêts. Aussi, son plan prévoit de les précipiter dans l’atmosphère, pour qu’ils s’y consument. La société affirme que cela ne fait courir aucun risque pour les populations — la probabilité est jugée infime.
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