Le covid long est devenu un problème majeur de santé publique depuis le début de la pandémie. Cette forme de la maladie reste mal comprise. Cette étude apporte de nouveaux éléments sur les biomarqueurs du covid de longue durée.

Le coronavirus SARS-CoV-2 a créé des infections de longue durée, qui constituent de véritables problèmes de santé publique : ce sont les covids longs. Cette maladie est un calvaire pour les personnes touchées, souffrant de symptômes persistants et que la médecine peine encore à comprendre et donc à soigner pleinement.

Mais les travaux scientifiques avancent. Lundi 25 septembre, une étude publiée dans Nature identifie des « biomarqueurs » potentiels chez les patients malades du covid long.

Des « biomarqueurs » spécifiques au covid long

L’étude repose sur l’analyse de prélèvements sanguins. Pour ce faire, elle a impliqué 273 participants répartis en trois groupes :

  • Des patients atteints actuellement d’un covid long ;
  • Des patients ayant été infectés par le covid, mais totalement rétablies ;
  • Des patients sans infection antérieure au covid confirmée.
Le covid long provoque un isolement, en raison de symptômes persistants. // Source : Pexels
Le covid long provoque un isolement, en raison de symptômes persistants. // Source : Pexels

Les auteurs ont pu identifier plusieurs spécificités chez les personnes atteintes de covid. L’une des plus importantes : une réponse exagérée du système immunitaire humorale, face au coronavirus. (Le système immunitaire humoral repose sur les anticorps.) C’est là un indicateur important pour identifier cette forme de la maladie.

Autre particularité, les patients de covid long semblent avoir également des taux de cortisol plus faibles — or cette hormone contribue à la libération de sucre, notamment en cas de forte demande d’énergie. Cela pourrait être relié à la fatigue importante ressentie chez ces patients, même s’il resterait à savoir pourquoi le covid long génère cette baisse de cortisol.

Et les auteurs ont même pu concevoir un algorithme de détection du covid long, en mobilisant l’apprentissage automatique à partir des échantillons prélevés chez les participants. Le taux de réussite de l’algorithme était très élevé, 96 %.

Cette publication est donc l’une des premières à montrer « des différences claires et mesurables dans les biomarqueurs sanguins des personnes atteintes de covid long ». De fait, « il s’agit d’une étape décisive dans le développement de protocoles de tests sanguins valides et fiables pour le covid long », estime l’un des principaux scientifiques du projet, David Putrino, dans un communiqué.

Celui-ci rappelle par ailleurs qu’il n’y aura probablement pas de solution miracle pour le covid long, qui relève d’un processus physiologique complexe. « Ces résultats nous montrent que les personnes atteintes de covid long vivent avec un processus pathologique observable à l’aide des protocoles d’analyse sanguine décrits dans l’étude, mais qui varie également d’un patient à l’autre en fonction de leurs antécédents médicaux spécifiques. Cela signifie que les médecins doivent être à l’écoute de leurs patients et effectuer une grande variété de tests physiologiques et de laboratoire, tout en adoptant une approche hautement personnalisée (…). » Il faut donc des solutions thérapeutiques complexes pour répondre à un problème médical complexe.

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