La canicule de début septembre est « remarquable » par son caractère tardif, sa durée, son intensité. Deux explications se combinent.

Il suffit d’ouvrir la carte météo de cette première semaine de septembre 2023 pour comprendre qu’il va falloir encore supporter plusieurs jours une chaleur étouffante : la France connaît une canicule intense, et exceptionnellement longue, qui a démarré le dimanche 3 septembre et pourrait durer jusqu’au dimanche 10 septembre.

« (…) La durée de cet épisode de fortes chaleurs, combiné à son intensité et son caractère tardif, s’annonce remarquable à l’échelle du pays », a indiqué Météo-France sur son site. Dans plusieurs villes, comme à Paris, on devrait enregistrer plus de 30 degrés plusieurs jours consécutifs. Résultat, de nombreux records sont déjà enregistrés pour un mois de septembre, et d’autres devraient encore être battus. Il en va des journées, mais aussi des nuits : « Les nuits sont également remarquablement chaudes. De nombreux records de température ont été battus. Montauban a connu dimanche à lundi sa nuit la plus chaude jamais mesurée tous mois confondus avec une minimale de 24,4 °C. »

Mais comment expliquer une telle anomalie ?

Blocage oméga et changement climatique

Deux phénomènes s’entrecroisent derrière cet épisode exceptionnel. Il s’agit avant tout d’un blocage atmosphérique. Deux zones de basses pressions prennent en étau une zone centrale de hautes pressions. « Un anticyclone sur l’Europe de l’Est associé à une dépression au large du Portugal font remonter de l’air chaud d’origine saharienne », explique Météo-France.

Il est question d’un « blocage » car les courants atmosphériques, en haute altitude, sont figés. Il est surnommé « blocage oméga » en raison de la forme qu’il prend : visuellement, cela ressemble à la lettre grecque Oméga (Ω).

Le blocage oméga s'appelle ainsi car il ressemble visuellement à la lettre grecque. // Source : Météo-France
Le blocage oméga s’appelle ainsi car il ressemble visuellement à la lettre grecque. // Source : Météo-France

Ensuite, le changement climatique provoqué par les activités humaines ajoute son grain de sel, et pas des moindres. Comme souvent, on ne peut pas retracer l’origine climatique d’un seul phénomène météorologique : cela se mesure surtout sur des ensembles de longue durée. Il n’est donc pas possible d’affirmer que cette canicule provient directement du dérèglement climatique. Néanmoins, il est certain que la crise climatique a un impact : elle accentue et étend cette canicule, tout comme elle explique pourquoi la fréquence de ces épisodes augmente.

C’est ce que détaille Météo-France : « Le réchauffement climatique, d’origine humaine, n’explique pas cette situation en oméga mais joue un rôle d’amplificateur rendant la chaleur + intense, + durable, et favorise l’extension de tels épisodes au-delà de la période estivale. »

Comme le rappelle le spécialiste Serge Zaka, l’été 2023 dans son ensemble est « le plus chaud jamais observé sur Terre jusqu’à présent ». Ce n’est effectivement pas la première canicule extrême de ces dernières semaines.

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