La Nasa donne le top pour construire une future vigie spatiale. Son nom ? NEO Surveyor. Son rôle ? Détecter des géocroiseurs qui se trouvent dans les parages de la Terre et identifier ceux qui seraient vraiment dangereux.

Ce sont des titres d’actualité que vous croisez régulièrement, et qui s’avèrent bien souvent exagérés. À chaque fois, ils racontent que tel ou tel astéroïde va « frôler » la Terre. Leur trajectoire est même parfois « menaçante », suggérant un éventuel risque de collision. Mais jusqu’à présent, ces géocroiseurs qui passent à proximité s’avèrent inoffensifs. Heureusement.

Source : Montage Numerama
Du calme. // Source : Montage Numerama

Ce travail de détection et de suivi des corps spatiaux qui se baladent à proximité de la Terre est permis grâce à une batterie de télescopes qui balaient l’espace proche. C’est aussi grâce à ces outils que l’on parvient à cataloguer ces objets et que l’on peut déterminer s’ils sont menaçants ou non. Ça tombe bien, un nouveau « chasseur d’astéroïdes » est en projet.

Une nouvelle vigie spatiale : NEO Surveyor

Son nom ? NEO Surveyor, pour Near-Earth Object Surveyor (soit « détecteur d’objets proches de la Terre » en français). Il ne s’agit pas d’un programme tout à fait inédit : il était dans les cartons depuis des années. En 2019, le feu vert est donné au principe de cette future vigie spatiale. Aujourd’hui, la construction de l’engin vient d’être approuvée.

« NEO Surveyor a récemment passé un examen technique et programmatique rigoureux. La mission passe maintenant à la phase finale de conception et de fabrication et établit sa base technique, son coût et son calendrier », écrit l’agence spatiale américaine dans un point d’étape du 22 décembre. Autrement dit, on va passer aux travaux pratiques.

NEO Surveyor participe à un programme plus global de défense planétaire. Selon la Nasa, l’engin aidera à traquer « les astéroïdes et les comètes les plus difficiles à trouver qui s’égarent dans le voisinage orbital de la Terre ». Cette connaissance de l’environnement immédiat aidera à anticiper des périls éventuels et, le cas échéant, d’agir contre eux pour les dévier.

Vue d'artiste de l'hypothèse de l'impact géant. // Source : Capture d'écran YouTube SciChief
Vue d’artiste de l’hypothèse de l’impact géant. Ambiance. // Source : Capture d’écran YouTube SciChief

C’était tout le but de la mission DART : heurter très vite et très fort un astéroïde (il n’était pas du tout menaçant : il a été sélectionné parce que ses caractéristiques sont proches de celles qu’aurait un géocroiseur vraiment menaçant) pour tester une modification de sa trajectoire. L’essai a été couronné de succès, ce qui offre à la Terre une première solution de défense.

Aujourd’hui, la stratégie de défense planétaire demande à la Nasa de découvrir, suivre et caractériser plus de 90 % des objets géocroiseurs de plus de 140 mètres de diamètre et se trouvant à moins de 48 millions de kilomètres de l’orbite de la Terre. Cette taille a été retenue en considérant les dégâts majeurs qui seraient provoqués par une collision.

Il existe également un suivi pour les objets de plus petite taille, mais ceux qui ont des dimensions très réduites et passent parfois inaperçus. Ils finissent d’ailleurs parfois sous la forme de météorites. La bonne nouvelle, c’est que plus ces corps sont petits, moins ils sont dangereux. En manquer n’est pas aussi critique que de ne pas voir un astéroïde de 3 kilomètres de diamètre.

Départ de NEO Surveyor en 2028

L’envoi d’un télescope spatial comme NEO Surveyor témoigne de la difficulté qu’il y a désormais à faire un travail de traque avec des télescopes basés sur Terre. En effet, certaines longueurs d’onde sont bloquées par l’atmosphère, alors qu’elles seraient très utiles dans la recherche de ces géocroiseurs. D’où le déploiement du télescope dans l’espace, pour une vue dégagée.

Reste une question : quand partira NEO Surveyor ? Le planning actuel fixe un départ à 2028, mais les reports ne sont pas rares : il y a quelques années, la Nasa espérait plutôt un décollage vers 2025 ou 2026. Heureusement, ce n’est pas trop grave : les géocroiseurs qui menaceraient directement la Terre sont extrêmement rares. Plus ils sont gros, plus la probabilité d’impact diminue.

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