L’humanité est bien parvenue à dévier volontairement la trajectoire d’un astéroïde, lors d’un test dans l’espace. Le crash de DART sur Dimorphos a réduit le temps qu’il faut à l’objet pour boucler une orbite.

« Pour la première fois, l’humain a modifié le mouvement d’un objet céleste. » C’est désormais confirmé, ce mardi 11 octobre 2022 : la mission DART est parvenue à perturber l’orbite de l’astéroïde Dimorphos, sur lequel elle s’était écrasée fin septembre. Rappelons qu’il s’agit d’un test : cet astéroïde ne représente aucun danger pour notre planète.

Dimorphos est une lune, en orbite autour de Didymos, un autre astéroïde. Avant l’impact de la mission, Dimorphos mettait 11 heures et 55 minutes à tourner autour de Didymos. Après le crash du vaisseau sur l’objet céleste, les astronomes ont observé depuis la Terre la manière dont cet impact allait potentiellement perturber le système binaire d’astéroïdes. On avait ainsi pu constater que l’astéroïde heurté par DART avait formé une impressionnante queue de 10 000 km de long, comme une comète.

L'astéroïde, vu par Hubble quelques jours après l'impact de DART. // Source : NASA/ESA/STScI/Hubble (image recadrée)
L’astéroïde, vu par Hubble quelques jours après l’impact de DART. // Source : NASA/ESA/STScI/Hubble (image recadrée)

L’astéroïde Dimorphos met 32 minutes de moins à tourner autour de Didymos

On sait dorénavant, grâce à ces observations, que l’orbite de Dimorphos autour de son corps parent est réduite de 32 minutes. Le temps qu’il faut à Dimorphos pour réaliser un tour autour de Didymos est passé à 11 heures et 23 minutes (avec une marge d’incertitude d’environ 2 minutes).

C’est donc bien plus que ce que la Nasa avait estimé. Avant l’impact de DART sur l’astéroïde, l’agence spatiale avait anticipé un changement d’à peine 1 minute et 13 secondes. « Ces premières données montrent que DART a dépassé ce repère minimal à hauteur de plus de 25 fois », constate la Nasa dans son communiqué. C’est un succès incontestable pour la première mission de défense planétaire, contre les astéroïdes potentiellement dangereux, jamais mise en œuvre.

Les observations et le recueil de données ne sont toutefois pas terminés. Les scientifiques vont continuer à surveiller le temps qu’il faut à Dimorphos pour effectuer une orbite, afin d’obtenir un résultat encore plus précis.

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