Solar Orbiter a été confrontée à une éjection de masse coronale, c’est-à-dire un puissant dégagement de plasma. Un phénomène qualifié « d’énorme » par l’Agence spatiale européenne. Mais heureusement, la sonde n’a rien.

La vie d’une sonde spatiale n’est pas un long fleuve tranquille. Surtout lorsque sa mission l’amène à s’approcher d’une cible scientifique aussi agitée que le Soleil. L’Agence spatiale européenne (Esa) peut en témoigner : Solar Orbiter a connu une sacrée péripétie début septembre, heureusement sans conséquence. L’engin s’est en effet confronté aux conséquences d’une éjection solaire, qui a projeté des particules potentiellement destructrices.

C’est une élection de masse coronale qui a atteint Solar Orbiter alors que l’engin était en train de manœuvrer autour de Vénus — la sonde utilise cette planète comme catapulte gravitationnelle, afin de se relancer vers le Soleil. À cette occasion, elle en a profité pour ajuster sa trajectoire, de manière se mettre en meilleure position pour voir les pôles solaires.

Le Soleil. // Source : Flickr/CC/NASA/Goddard/SDO (photo recadrée)
Le Soleil. Un astre parfois tumultueux. // Source : NASA/Goddard/SDO

« Les données montrent une augmentation du rayonnement des ‘particules énergétiques solaires’ », commente l’un des comptes officiels de l’Esa sur Twitter. Cette éjection de masse coronale est qualifiée « d’énorme » par l’Agence spatiale européenne, mais, fort heureusement, Solar Orbiter n’a pas été affectée. Merci à son bouclier thermique, décrit comme « ultramoderne ».

Cette protection permet à Solar Orbiter d’isoler ses instruments scientifiques des soubresauts les plus violents du Soleil. En outre, précise l’Esa, certains composants électroniques étaient éteints pendant l’approche de Vénus, afin de les protéger de la lumière solaire réfléchie par la surface de la planète — une désactivation provisoire, lui évitant peut-être d’éventuelles déconvenues.

Les éjections de masse coronale font partie des phénomènes les plus puissants du Soleil. Elles peuvent affecter l’ensemble du Système solaire, rappelle l’agence. Une visualisation partagée le 5 septembre montre cette éruption frappant Vénus et, au passage, Solar Orbiter. Cette animation repose sur les données du Solar Dynamics Observatory (SDO).

Des phénomènes parfois menaçants pour l’activité sur Terre

Les éjections de masse coronale ne sont pas à prendre à la légère. Dirigées vers la Terre, elles peuvent donner lieu à des orages magnétiques et affecter l’activité dans l’atmosphère, voire sur Terre. SpaceX pourrait en dire un mot : la société a perdu pas moins de 40 satellites en début d’année à cause d’un orage magnétique. Et par la même occasion des millions de dollars.

D’autres conséquences peuvent être rattachées à ces soubresauts. On peut assister à des soucis de communication avec les satellites — cela peut s’avérer handicapant pour qui compte sur le GPS ou Galileo. Les composants électroniques peuvent être abîmés. La densité de l’atmosphère peut changer et perturber l’orbite des satellites.

Sur Terre, les risques directs sont écartés grâce au champ magnétique, relève le CNRS. Les problèmes sont indirects, pour celles et ceux qui s’appuient sur les satellites. Dans le cas des éruptions les plus fortes, les astronautes peuvent aussi être exposés. Tout comme les personnes se trouvant à bord d’un avion. On saisit bien l’intérêt de suivre de près l’activité solaire.

Les éjections de masse coronale ne sont pas toujours liées à une éruption solaire. Il s’agit d’une projection de plasma (flux d’ions et d’électrons). Elles sont suivies par divers instruments et sondes. Outre Solar Orbiter, citons la mission SoHo (Solar and Heliospheric Observatory), projet conjoint entre l’Esa et son homologue américaine, la Nasa. Elle a d’ailleurs capturé le phénomène aussi.

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