Nous faisons régulièrement le pari sur Numerama que Google et Microsoft finiront un jour par racheter des maisons de disques, pour se débarrasser des problèmes de droits d’auteurs et se servir de la musique comme d’un appel d’offre pour leurs services rémunérateurs. En attendant que ce jour arrive peut-être, le vice-président à l’ingénierie de Google Doug Merrill démissionne, et devrait rapidement rejoindre les rangs de la major britannique EMI pour l’aider à évoluer dans l’environnement numérique. Changement d’époque.

Tout le monde s’est demandé mardi s’il s’agissait d’un poisson d’avril. Etant donnée la convergence des sources, il n’y a plus de raison de s’interroger aujourd’hui. Selon le bloggueur bien informé John Furrier, rejoint par plusieurs autres sources, le directeur des systèmes d’information (DSI) et vice-président de l’ingénierie de Google, Douglas Merrill, serait en train de quitter son poste à Google pour rejoindre EMI.

Un porte-parole de Google a confirmé que Merrill partait bien du géant des moteurs de recherche, mais n’a pas souhaité confirmer son arrivée auprès de la maison de disques britannique, laquelle ne souhaite pas commenter l’information. Selon News.com, Merill devrait prendre ses nouvelles fonctions chez EMI dans le courant du mois d’avril, et le poste qu’il va occuper aurait été créé spécialement pour lui.

Si l’information suscite des interrogations, c’est qu’elle constitue un véritable clash entre deux industries qui ont par tradition des philosophies totalement opposées. Comme toutes les majors, EMI entretient une vision exclusiviste du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle, et fait tout pour que sa musique ne puisse être écoutée que par un nombre d’internautes limité, qui payent pour avoir ce droit. Au contraire, Google tente autant que possible de faire tomber les barrières du droit d’auteur, et s’efforce à rendre ses services et ses contenus accessibles au plus grand nombre. Pendant qu’EMI participait à la chasse aux internautes qui piratent ses œuvres, Google était lui-même poursuivi par les titulaires de droits pour son service de livres numérisés, pour Google Video ou pour Youtube, ou même Google News.

Merill devra soit se convertir à la religion du droit d’auteur exclusif, soit au contraire se faire prophète d’un changement de philosophie au sein de la maison de disques, pour apprendre notamment à gagner de l’argent grâce à la gratuité. Pour l’avenir d’EMI, il vaut mieux préférer le deuxième scénario. On peut le supposer.

La maison de disques a été rachetée par le fonds d’investissement Terra Firma en juillet 2007, qui n’hésite pas depuis à taper du pied dans la fourmilière, autant contre ses artistes que contre ses cadres. EMI est en train de licencier 2.000 employés, soit environ un tiers de son effectif. Symbole d’une page qui se tourne, le monsieur DRM qui avait été débauché chez Universal a quitté la maison de disques, et EMI a été la première maison de disques à abandonner les DRM.

« Le DSI de demain n’est pas un homme d’affaires ; Le DSI de demain est un technicien qui comprend les affaires d’une manière différente, expliquait en février Douglas Merrill à InformationWeek. Le travail que j’ai, et je crois que c’est de plus en plus important dans l’industrie, c’est de trouver de nouvelles façons de permettre au gens d’être plus efficaces. J’ai un travail qui consiste à dire, ‘quels sont les problèmes commerciaux que nous avons à résoudre et comment pouvons-nous les transformer ?’, et ça demande un ensemble de compétences fondamentalement différent« .

Sur son blog personnel, Merrill confesse être un grand amateur de Nine Inch Nails. Ira-t-il jusqu’à proposer à EMI d’imiter les solutions commerciales de la formation de Trent Reznor ?

Douglas Merrill dans ses œuvres :

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