Le petit fils et héritier de Marcel Pagnol, Nicolas Pagnol, fait appel aux dons pour achever la numérisation de la trilogie marseillaise du cinéaste : Marius, Fanny et César. La première barre de 50 000 euros a été franchie.

Le plus jeune a bientôt 80 ans d’âge. De 1931 à 1936, Marcel Pagnol a écrit le scénario et les dialogues de trois films connus comme sa « trilogie marseillaise », Marius, Fanny et César. Véritables monuments de l’histoire cinématographique française, ces films sont néanmoins menacés de disparition, si l’on en croit l’appel aux dons lancé par son petit-fils Nicolas Pagnol, président de la Compagnie méditerranéenne de films (CMF-MPC), créée en 1944 par son grand-père.

Malgré le concours financier déjà obtenu du CNC, d’Arte, du Fonds culturel franco-américain et de la Cinémathèque, et malgré les droits accumulés au fil des décennies sur l’oeuvre grand-paternelle, Nicolas Pagnol explique sur une page Ulule qu’il manque encore 50 000 euros par film pour restaurer les oeuvres dans leur version originale, les numériser et les remettre sur pellicules pour une nouvelle exploitation cinématographique — modeste, puisqu’elle aurait lieu uniquement dans des salles de cinéma de patrimoine, ou lors de projections publiques sur le Vieux Port de Marseille, après une première diffusion au Festival de Cannes.

Aujourd’hui, l’opération de crowdfunding a dépassé la première barre de 50 000 euros, qui permettra de restaurer Marius. Il reste encore 24 jours à l’héritier pour convaincre les internautes d’apporter les 100 000 euros supplémentaires qui permettront de restaurer l’intégralité de la trilogie. Les « dons » vont de 5 euros pour la réception d’une carte postale, à 20 000 euros ou plus pour l’impression d’un logo sur le générique de fin. Entre les deux, le DVD est à 30 euros, et le Blu-Ray à 40 euros.

500 000 EUROS D’AIDE POUR LES VAMPIRES

En 2011, l’ancien ministre de la culture Frédéric Mitterrand avait annoncé un accord-cadre pour numériser 10 000 films anciens, avec une aide supplémentaire de 100 millions d’euros, soit seulement 10 000 euros par film en moyenne. Selon la Commission européenne, 98,5 % des films de patrimoine n’ont pas encore été numérisés. Bruxelles avait expliqué que l’un des leviers, en plus des problèmes de financement, serait le déblocage des droits d’auteur, avec par exemple une obligation de numériser sous peine de subir le même régime que les « oeuvres indisponibles » en matière de livres. Faute de numérisation et d’exploitation, les films anciens arriveraient plus vite que prévu dans le domaine public.

Sur son site internet, le CNC diffuse la listes des films (.pdf) pour lesquels il a apporté son aide à la numérisation, avec le budget. La plupart des aides oscillent autour de 70 000 euros, avec toutefois parfois des sommes exceptionnellement élevées. Les Vampires de Louis Feuillade a ainsi bénéficié à lui tout seul de 500 000 euros d’aides du CNC, pour un film de 1915 qui est toujours la propriété exclusive de Gaumont.

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