Un homme en blouse blanche, visiblement pressé, court dans les couloirs impersonnels d’un laboratoire. Son objectif : empêcher des scientifiques de s’injecter un mystérieux produit bleu, que les fans de The Boys connaissent bien. Mais alors qu’il parvient enfin à entrer dans la pièce tant convoitée, c’est le drame : des torrents de sang sont déversés, des effusions d’hémoglobine fusent de toutes parts et des entrailles se retrouvent totalement à l’air libre.
Si vous aviez un doute sur le retour de Gen V, cette scène d’introduction devrait vous remettre les idées en place. Dès sa première séquence, le spin-off de The Boys nous rappelle que la violence et le gore sont toujours de la partie dans cette saison 2, diffusée à partir du 17 septembre 2025 sur Prime Video.
Mais cela suffit-il à faire une bonne série ? Voici notre avis, sans spoilers, sur ces 8 nouveaux épisodes.
Chance Perdomo, l’étoile qui veille sur Gen V
Commençons par le cœur de cette saison 2 de Gen V : le comédien Chance Perdomo. Les tout premiers mots de la série rendent hommage à l’interprète d’Andre, tragiquement décédé dans un accident de moto, alors qu’il devait rejoindre le plateau de tournage.
Par respect pour lui, la production a décidé de ne pas le remplacer, mais de modifier le scénario pour composer avec sa mort. Sa mémoire plane ainsi sur la totalité des 8 épisodes et l’émotion est clairement palpable à chaque mention du personnage.


De fait, son absence sert de motivation au reste des étudiants de Godolkin, pour lui rendre justice. La fin de la saison 1 montrait Andre en compagnie d’Emma, Marie et Jordan, enfermés dans un mystérieux centre pour super-héros.
Désormais, la fine équipe a pu s’échapper, laissant derrière elle l’un de ses membres principaux, qui a malheureusement péri dans le feu de l’action. Déterminées à comprendre ce qui s’est passé et à percer les secrets des pouvoirs sanglants de Marie, les héroïnes de Gen V entament une nouvelle année à l’université, face à un nouveau doyen terrifiant : Cipher.
Hamish Linklater est la star de cette saison 2
Si vous ne devez retenir qu’un seul argument pour regarder la suite de Gen V, ce serait lui : Cipher, incarné par Hamish Linklater. L’épatant comédien, vu précédemment dans Legion ou encore dans Midnight Mass, démontre ici toute l’étendue de son talent. Tel un véritable caméléon, il se glisse avec une aisance déconcertante dans la peau de ce dirigeant, aux motivations évidemment sombres.

Ses sarcasmes répétés, son sang-froid à toute épreuve et son charisme naturel en font l’atout principal de cette nouvelle saison, aussi fascinant que troublant. À chacune de ses apparitions, Hamish Linklater vole la vedette à chacun des acteurs et actrices qui lui font face, si talentueux soient-ils. La star de la saison 2, c’est donc lui, sans aucun doute possible.
Si vous doutiez du bord politique de The Boys, Gen V enfonce le clou
À ses côtés gravitent tout de même de sérieux prétendants alors que le casting original est de retour. Jaz Sinclair (Marie), Lizze Broadway (Emma), London Thor et Derek Luh (Jordan), ainsi que Maddie Philipps (Cate) continuent ainsi à tenir leurs rôles respectifs avec une plus grande maturité.
De façon générale, cette saison 2 perd d’ailleurs beaucoup moins de temps avec des amourettes adolescentes ou des intrigues plus insouciantes. Cette fois, on entre réellement dans le vif du sujet, avec des enjeux plus sombres, qui font dangereusement écho à l’actualité.

Sans trop en dévoiler, sachez que Gen V véhicule un message explicite à l’attention des fans qui n’avaient toujours pas saisi le sous-texte politique de The Boys et de ses dérivés, ni de quel côté de l’Histoire ils se situent.
On y dénonce, pêle-mêle, les discours conservateurs de la droite républicaine, le racisme persistant, le règne de Donald Trump, les liens d’Elon Musk avec le nazisme, le retour des trad wifes, la diabolisation des wokistes ou encore les théories du complot. Si vous en doutiez encore, l’une des meilleures scènes de l’épisode 4, qui implique une chèvre et un surnom parfaitement choisi, vous rappellera avec bonheur que Gen V maîtrise l’ironie comme rarement sur le petit écran.
Les scénaristes ont oublié d’écrire une bonne fin
Si Gen V reste une digne héritière de The Boys avec cette saison 2, qui est même encore meilleure que la précédente, elle n’échappe pas à quelques défauts plombants. On pense à des intrigues secondaires inutiles, mais surtout à la conclusion, franchement décevante.
Après 7 épisodes de haute volée, qui fonctionnent comme une métaphore réparatrice autour de la santé mentale, le grand final perd toute vraisemblance. C’est comme si les scénaristes avaient subitement oublié toute cohérence et devaient faire entrer un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Les dialogues, si bien écrits jusqu’ici, deviennent alors de simples prétextes pour faire la transition avec la saison 5 de The Boys, qui sonnera les adieux à la série de Prime Video, en 2026. Même le fonctionnement des pouvoirs des uns ou des autres devient subitement plus nébuleux. Quant à la résolution de l’intrigue principale, elle est finalement achevée en moins de 10 minutes, top chrono (oui, nous avons calculé).
On aurait aimé davantage de crédibilité pour cette saison 2 de Gen V, qui avait pourtant si bien commencé. Pour autant, nous vous conseillons vivement de jeter un œil à ces 8 épisodes, diffusés au compte-goutte, tout au long de l’automne, sur Prime Video : après avoir découvert le premier cliffhanger, vous aurez forcément envie d’engloutir la suite, on vous le garantit.
Le verdict

Gen V
Voir la ficheOn a aimé
- Hamish Linklater, un génie
- Vive les chèvres
- Le twist de l’épisode 7
- Le propos politique génial
- L’hommage à Chance Perdomo
On a moins aimé
- Une conclusion décevante
- Un lien plutôt superficiel avec The Boys
- Une résolution en 10 minutes
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