Il m’est difficile d’ériger un top 10 de mes films préférés, mais il y a quand même un monument de la SF que je citerai toujours, Terminator 2, et je peux vous assurer qu’il ne serait pas dixième du classement. Le long métrage de James Cameron, sous-titré Le Jugement dernier, continue encore aujourd’hui d’étendre son aura sur tout un genre, voire de faire craindre le pire quand on voit certaines entreprises concevoir des robots effrayants pourvus d’une IA de plus en plus développée. On peut tout à fait imaginer les Optimus de Tesla prendre soudainement les armes, se soulever contre leurs créateurs et créer une apocalypse.
Preuve que Terminator 2 possède un scénario toujours inspirant en 2025 ? Reef Entertainment lance un jeu vidéo directement adapté du film datant de 1991, avec Bitmap Bureau aux commandes. Oubliez le piètre de Terminator: Resistance de 2019, qui s’aventurait sur le genre FPS. Avec Terminator 2D: No Fate, on nous propose un melting pot d’hommages à divers jeux 2D, en plus de celui à Terminator 2. En résulte une expérience résolument old-school, certes, mais hyper réussie pour les fans du chef-d’œuvre de James Cameron.
Points forts
- Terriblement beau (et un peu mignon)
- Fidélité à toute épreuve
- Étonnament varié
Points faibles
- Très, très court
- Il faut aimer Terminator 2 (mais tout le monde aime Terminator 2)
- Fins alternatives décevantes
Terminator 2D: No fate est une petite merveille visuelle
Terminator 2D: No Fate est donc un jeu qui s’attache à adapter à sa sauce l’histoire du film, en la découpant sous la forme de plusieurs niveaux. Quelques libertés sont prises par Bitmap Bureau — certains rajouts scénaristiques, par exemple — mais, globalement, James Cameron n’a pas de quoi se sentir trahi. Bien au contraire : le jeu récite une lettre d’amour merveilleusement bien écrite, à grands renforts de phrases bien formées. Tout transpire l’admiration pour Terminator 2, à commencer par la partie visuelle, un rendu en pixel art mirifique. Dès l’écran d’accueil, à la vue de l’artwork et à l’écoute des premières notes de la bande son, on se croirait revenu dans un cinéma des années 90 — ou dans une salle d’arcade.
On se croirait revenu dans un cinéma des années 90
Les développeurs ont par ailleurs réalisé un travail titanesque sur les éclairages, les reflets et les animations. Quand le T-800 recharge son fusil à pompe à une main sur sa moto, poursuivi par le camion (pouet pouet) conduit par le T-1000, on croit revoir la scène du film. Quand le T-1000 prend des balles qui ne font qu’altérer sa structure en métal liquide jusqu’à s’écraser au sol, on croit revoir Robert Patrick quand il chute lourdement. On sent que Bitmap Bureau a été marqué autant que nous par Terminator 2, et il retranscrit des souvenirs et des moments cultes à sa manière. Le simple fait qu’on les reconnaisse du premier coup d’œil avec une évidence délectable appuie autant la réussite du jeu vidéo que l’argument immortel du film.

Terminator 2D: No Fate se permet même de rendre « mignon » certains passages d’un film profondément violent et mature. On pense à la scène où le T-800 arrive nu dans un bar pour récupérer des vêtements. Dans le film, la musculature d’Arnold Schwarzenegger impressionne. Dans le jeu vidéo, c’est beaucoup moins le cas avec le rendu en pixel art. On peut aussi faire ce constat pour le T-1000, terriblement effrayant dans Terminator 2, et un peu plus attachant — mais pas trop non plus — dans Terminator 2D: No Fate. Le jeu adoucit un peu le ton, qui reste quand même apocalyptique.

Terminator 2D: No Fate est court, mais a plein d’idées
Terminator 2D: No Fate se termine très vite, un peu trop vite même, tant on aimerait prolonger le plaisir. Le mode histoire réunit dix niveaux, qui nous font incarner plusieurs personnages, même si le casting se concentre surtout sur John Connor (dans le futur) et Sarah Connor. Ce qui sous-entend que le T-800 est hélas un peu délaissé, semble-t-il pour des raisons de puissance mais aussi parce qu’il n’occupe finalement qu’un rôle d’ange-gardien dans Terminator 2. Pour prolonger un peu la durée de vie (les dix niveaux se terminent en moins d’une heure), Terminator 2D: No Fate propose des chemins scénaristiques alternatifs — qui ajoutent des niveaux et en recyclent d’autres — et des modes additionnels (exemple : un boss rush). L’idée reste d’encourager la dimension arcade, articulée autour d’un score et d’une note (jusqu’au rang S).

En termes de gameplay, Terminator 2D: No Fate fait de la variété une force, quand bien même il ressemble en apparence à un jeu de tir à défilement horizontal (run and gun, à la Contra), nanti d’une contrainte de temps. Bitmap Bureau multiplie les déclinaisons pour ne pas que les niveaux se ressemblent trop : ici on pourra utiliser un système de couverture pour éviter les projectiles, là Sarah Connor devra utiliser la discrétion pour se faufiler. Chaque chapitre a en quelque sorte son identité directrice, qui apporte une nuance synonyme de profondeur pour le gameplay. Une facette qui contamine aussi les boss, qui ont de vrais patterns à identifier.

On a même un pur niveau beat them all, avec le T-800 nu donc, ou des portions au format course-poursuite (la moto, mais pas seulement). Terminator 2D: Not Fate nous demande d’aller vite, mais il fait les choses vraiment bien. Attention, il peut s’avérer un peu punitif sur le dernier tiers, surtout avec la difficulté normale enclenchée. Elle impose effectivement des continus et, quand il n’y en a plus, il faut tout recommencer depuis le début. À l’ancienne.
Le verdict

Terminator 2D: No Fate
Voir la ficheOn a aimé
- Terriblement beau (et un peu mignon)
- Fidélité à toute épreuve
- Étonnament varié
On a moins aimé
- Très, très court
- Il faut aimer Terminator 2 (mais tout le monde aime Terminator 2)
- Fins alternatives décevantes
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