Le rêve serait-il en train de se transformer en cauchemar pour une partie des joueuses et joueurs de Hollow Knight: Silksong ? Si le lancement est réussi pour le titre de Team Cherry, qui était attendu depuis des années, il présente des évaluations étranges sur Steam. Ainsi, on peut voir que le jeu récolte 25 % d’évaluations négatives, sur un échantillon qui dépasse les 100 000 avis. En cause : la difficulté abominable, qui en frustre plus d’un.
Je peux en témoigner. J’ai passé une bonne dizaine d’heures à explorer, avec beaucoup d’émerveillement, les environnements riches de Hollow Knight: Silksong. La réussite artistique est là, les sensations du gameplay aussi, sans parler de petits détails plaisants.
Mais il faut bien constater que le titre de Team Cherry est impitoyable, dans le mauvais sens du terme. L’idée n’est pas tant de dire que Hollow Knight: Silksong est trop dur, mais de relever qu’il l’est pour de mauvaises raisons, avec des choix de design contestables. En clair, l’équipe a actionné certains leviers dont il aurait sans doute fallu se passer.
Hollow Knight: Silksong oublie un peu trop d’être fun
Les dégâts doublés
Hornet, l’héroïne badass et charismatique, entame la partie avec cinq cœurs, symbolisés par des masques. Le hic ? Beaucoup trop d’ennemis et de pièges ont tendance à générer des dégâts doublés, soit 40 % de sa santé initiale, et qui s’avère difficile à augmenter. Même effleurer un boss, y compris quand il tombe, car assommé, peut vous faire perdre 40 % de votre vie.
Cela rend les combats terriblement punitifs, alors qu’il suffirait de garder ces dégâts doublés à certaines attaques ennemies spécifiques. Signe que cela use déjà la communauté, un mod est apparu pour réduire les dégâts reçus.
La santé des ennemis
Si Hornet est très vulnérable, ce n’est aucunement le cas des ennemis. Même un adversaire banal peut réclamer plus de quatre frappes avant de disparaître de l’écran — c’est trop. Ne parlons pas des boss, qui ont une barre de vie étirée jusqu’à l’absurde et qu’ils font deux fois plus mal. De fait, on débouche sur un jeu où la moindre erreur se paie cash. La nature « sac à PV » des ennemis augmente artificiellement la difficulté de Silksong, alors qu’il n’en a pas besoin.
Les boss qui font apparaître des ennemis
Aux deux soucis cités ci-dessus s’ajoute un troisième problème qui rend les combats de boss plus aléatoires — alors que l’on est censé triompher en apprenant des schémas d’attaque.
Ainsi, certains d’entre eux font apparaître des monstres additionnels qui inondent l’écran et rendent les esquives plus périlleuses. Des créatures qui, bien entendu, ont les défauts des autres (beaucoup de vie + double dégât). Dans ces conditions, les combats de boss deviennent un moment de survie extrême plutôt qu’un duel dantesque.
Le souci avec les bancs
Dans Hollow Knight: Silksong, les checkpoints sont matérialisés par des bancs, qui permettent de se régénérer et de modifier son équipement. Sauf que, là encore, Team Cherry cherche constamment à punir la joueuse ou le joueur. La plupart des bancs demandent ainsi un paiement pour être débloqué.
Pire, il arrive de payer pour constater qu’il s’agit en fait d’un piège (il y a une solution, mais cela reste pénible). Ce n’est pas tout : d’autres demandent un paiement à chaque utilisation (heureusement, ils sont rares). Enfin, on peut déplorer leur placement : ils sont parfois trop éloignés d’un boss redoutable, ce qui force à se coltiner un chemin décourageant avant une nouvelle tentative.
La progression lente de Hornet
Silksong a beau ressembler à un chemin de croix, il ne récompense pas énormément Hornet de ses efforts. Une arène qui va vous demander plusieurs essais pour, à la clé, quelques dizaines de perles (que vous allez dépenser dans un banc piégé) ? Ce n’est pas motivant.
En plus de dix heures de jeu, j’ai dû terrasser une quinzaine de boss et je suis à peine plus puissant qu’au début (arme, magie et santé améliorées qu’une seule fois). Ce n’est pourtant pas faute d’explorer la carte de fond en comble.
Tout porte à croire que Silksong est pensé comme s’inscrire pile dans le sillage de Hollow Knight, en démarrant avec une difficulté très vite élevée, qui correspond à l’endgame du premier jeu (même des vétérans et experts du premier opus s’en plaignent). C’est dommage, et il ne faudrait pas ajuster grand-chose pour fournir un jeu plus équilibré et juste — tout en conservant un défi relevé et appréciable.
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