26 heures, 55 minutes et 43 secondes : c’est le temps qu’il m’a fallu pour atteindre et battre le dernier boss de Hollow Knight: Silksong, le jeu événement de Team Cherry, aka la terreur des studios indés, qui a fait ses débuts le 4 septembre 2025.
Cette vaste aventure, étalée sur six jours, m’a fait passer par de multiples émotions. De la joie perpétuelle de découvrir un univers incroyablement riche à la fierté de tuer un boss qui m’a ridiculisé pendant de longues minutes, en passant par la colère et la frustration provoquées par certaines séquences abusivement difficiles.
Hollow Knight: Silksong est un grand jeu, car il construit des montagnes russes faisant vivre des moments inouïs à son public. Oui, Team Cherry aurait pu davantage doser le challenge, mais on ne peut occulter l’incroyable maîtrise de ses forces. Entre la direction artistique renversante, incarnée par des environnements à la générosité débordante, son univers fascinant et ses mécaniques de jeu exigeantes, Hollow Knight: Silksong est une claque constante. Et, in fine, un monument du genre metroidvania.
Points forts
- Artistiquement, c’est de l’orfèvrerie
- La taille de la carte est IMMENSE
- Gameplay grisant
Points faibles
- Un équilibre douteux
- Le placement de certains checkpoints
- Tout est payant
Artistiquement, Hollow Knight: Silksong est incroyable
Jouer cinq minutes à Hollow Knight: Silksong suffit à saisir la raison pour laquelle Team Cherry a mis tant de temps à accoucher de cette suite, qui a d’abord été imaginée comme une simple extension du jeu de base.
C’est un vrai travail d’orfèvre qu’a réalisé la poignée de développeurs basés en Australie. Tout est pensé et sculpté dans le moindre détail, de l’animation jusqu’aux effets de lumière. Les décors regorgent de choses à voir et, pour les yeux, c’est un bonheur permanent. Même des choses insignifiantes sont plaisantes à l’écran : ainsi pourra-t-on remarquer de petites fourmis qui sont totalement insignifiantes, mais qui récupèrent les restes de nos victimes, en rang ordonné.

Hollow Knight: Silksong est une claque constante
Surtout, la vie qui émane de Hollow Knight: Silksong existe aussi en hors-champ. J’en veux pour preuve l’anecdote suivante : dans l’une des zones accessibles rapidement dans l’acte 1, il existe un marchand qui vend un objet précieux. Quand je suis allé le voir pour la première fois, je n’avais pas suffisamment de perles pour faire mon achat.
Quand j’y suis retourné bien des heures après, il ne restait que son cadavre, avec l’objet désiré qu’il ne me restait plus qu’à ramasser. J’étais heureux d’obtenir le sésame sans rien payer, mais tellement triste de voir un PNJ mort pendant mon absence. Dans Hollow Knight: Silksong, pleins de petits arcs narratifs sont à découvrir au hasard, simplement en repassant à des endroits déjà explorés.

Cela ne fait aucun doute : le titre de Team Cherry brille par la qualité de ses environnements, qui regorgent de secrets, de salles cachées, de trésors plus ou moins utiles et de chemins dissimulés. Il est bouleversant de constater à quel point chaque niveau peut ouvrir un nombre incalculable de possibilités pour se balader — et se perdre. L’architecture est pensée dans le moindre recoin et la carte finale, que l’on dévoile pas à pas, est immense, avec un contenu en abondance. C’est remarquable pour un jeu qui ne coûte que 20 euros. J’ai beau avoir tué le boss de fin, je n’ai pas vu toutes les ambiances que peut offrir Hollow Knight: Silksong.
Merveille visuelle, dotée d’un lore très attachant mélangeant à la fois le mignon (y compris au bénéfice des ennemis) et le lugubre, Hollow Knight: Silksong n’oublie pas de flatter les oreilles. Là encore, Team Cherry excelle, que ce soit dans la bande son, nourrie par des partitions enivrantes, que par le sound design. Taper sur une surface métallique procure un vrai bonheur acoustique qui frise l’addiction. Toutes les colorations sonores ont été peintes avec minutie, en fonction des matières, des textures, des matériaux. À voir et à entendre, Hollow Knight: Silksong est un accomplissement majuscule.

Pourquoi avoir fait un jeu aussi impitoyable ?
Côté gameplay, Hollow Knight: Silksong propose un feeling à la fois similaire et différent de son prédécesseur. Similaire dans l’essence même des affrontements et du mix entre l’action et l’aventure, héritière du genre metroidvania et un zeste de Celeste pour la partie plateforme. Mais différent dans la maniabilité du personnage principal : Hornet est plus agile, vive et voltigeuse que le Chevalier.
De base, son attaque en piqué possède une trajectoire en diagonale, ce qui change tout — même si on finira par débloquer une trajectoire droite (via un équipement). Elle ne se soigne pas tout à fait pareil non plus. Des variations de jouabilité qui modifient un tant soit peu l’expérience, mais avec une exécution impeccable : le gameplay est aux petits oignons, précis et grisant.

Ce personnage principal, d’ailleurs, est personnalisé différemment dans Hollow Knight: Silksong. Tout passe par des emblèmes à récupérer, lesquels altèrent légèrement l’ensemble des mouvements que peut faire Hornet. En outre, ces actions peuvent être renforcées par des bonus passifs et des outils additionnels (bombes, poignards…).
Cela étant, la progression d’Hornet reste abominablement lente face aux défis qui se dressent devant elle. En témoigne le fait que je n’ai pu améliorer mon arme et ma barre de vie qu’à une seule reprise, alors que je pense avoir suffisamment exploré les niveaux pour mériter des récompenses à la hauteur des efforts consentis.


Car si Hollow Knight: Silksong empile des qualités évidentes, il est pénalisé par un équilibre qui a fait couler beaucoup d’encre. Team Cherry juge sans doute que vous avez terminé Hollow Knight, et son endgame impitoyable, et que votre courbe de progression a été faite pour un challenge autrement plus relevé. Par conséquent, le studio n’a pas peur d’appuyer sur tous les leviers possibles et imaginables pour accentuer la difficulté.
Entre les ennemis et pièges qui font des dégâts doublés (soit 40 % de la barre de vie de base), la conception des niveaux pensée pour (vous) tuer, le placement pénalisant de certains checkpoints (et qui obligent à retraverser des chemins effroyables), des arènes qui n’en finissent plus, des boss moins inspirés qui font apparaître des alliés, la barre de vie des ennemis…
Hollow Knight: Silksong accable par son challenge un tantinet déséquilibré — une situation telle qu’elle a quand même poussé Team Cherry à concéder des ajustements. Un défi tel que le jeu oublie d’être fun ? Il est vrai que la frustration n’est jamais très loin : les crises de nerf et le découragement non plus.
Mais, par chance, on savoure en permanence cette proposition artistique sans équivalent, doublée de cette soif de la découverte, qui ont permis de ne jamais vraiment lâcher la manette — et de persévérer. Même quand on est bloqué et démotivé, on pourra toujours se balader ailleurs pour tenter un autre chemin, s’émerveiller, reprendre son souffle et, peut-être, dénicher ce petit coup de pouce pour avancer tant bien que mal — à la Elden Ring.
Le verdict

Hollow Knight: Silksong
Voir la ficheOn a aimé
- Artistiquement, c’est de l’orfèvrerie
- La taille de la carte est IMMENSE
- Gameplay grisant
On a moins aimé
- Un équilibre douteux
- Le placement de certains checkpoints
- Tout est payant
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