La série documentaire La Vérité kidnappée : du rêve au cauchemar américain, sur Netflix, retrace une histoire vraie en trois épisodes.

La série inspirée du roman d’Harlan Coben, Double Piège, vient d’être délogée de la première place du classement Netflix par La Vérité kidnappée : du rêve au cauchemar américain. Sur la plateforme depuis le mercredi 17 janvier 2024, ce documentaire se découpe en trois épisodes et raconte une histoire vraie glaçante, narrée sous les points de vue des différents protagonistes impliqués.

L’affaire Gone Girl

Nous sommes dans la petite ville de Vallejo, aux États-Unis, en Californie. Denise Huskins disparaît le 23 mars 2025. Son compagnon, Aaron Quinn, signale sa disparition, mais seulement le lendemain. Très vite accusé par les autorités, en raison de ce décalage, il dit avoir été ligoté lors d’une violente effraction, durant laquelle le kidnapping a eu lieu. La culpabilité d’Aaron Quinn est alors d’autant plus présumée que la police découvre que la relation du couple n’était pas au beau fixe : Aaron aurait trompé Denise. Bien qu’une rançon de 8 500 dollars soit d’abord demandée, Denise réapparaît deux jours après, saine et sauve.

Ce couple victime d’une effraction violente et d’un kidnapping est alors accusé par la police d’avoir tout orchestré, d’avoir monté un canular. De victimes à accusés, le couple est aussi pris pour cible des médias qui font preuve de sensationnalisme sur l’affaire.

Denise Huskins. // Source : Docu-série Netflix
Denise Huskins. // Source : Docu-série Netflix

La médiatisation est accrue par un terrible timing : l’année précédente, en 2014, le film Gone Girl de David Fincher marquait le grand écran. Le nombre de détails similaires entre ce long-métrage (adapté d’un livre du même nom) et l’histoire du couple accroît leur fardeau. Dans ce film, une femme simule son meurtre pour faire accuser son mari, qui la trompait. On entend alors parler d’« affaire Gone Girl » ou « Gone Girl kidnapping ».

Le couple disait la vérité

Les autorités semblent elles-mêmes empêtrées dans un biais de confirmation, de même que les médias qui couvrent l’affaire : l’enquête et le traitement de l’enlèvement sont à charge, en somme. Même l’envoi de preuves par le ravisseur, à un journal local, ne suffira pas à infléchir le biais de la police de Vallejo, qui accuse publiquement le couple d’avoir menti. Pourtant, l’enquête révèlera finalement que le couple disait la vérité. L’effraction a bien eu lieu. Denise a été enlevée, et violée à deux reprises, par un certain Matthew Muller — ancien marine et avocat radié du barreau.

Mais il faudra attendre plusieurs mois pour l’apprendre, après une enquête sur une autre tentative d’enlèvement, dans la ville de Dublin, aussi en Californie. Muller a alors laissé son téléphone sur les lieux, ce qui a permis à cet autre service de police de retrouver sa trace. Les autorités découvrent, à son domicile, des plans de la maison de Denise et Aaron, des traces GPS de l’enlèvement dans sa voiture, ainsi qu’une vidéo du viol de Denise. Malgré les excuses de la police de Vallejo, l’enquête à charge aura accru le calvaire de Denise et Aaron, victimes d’un crime atroce.

En 2017, Matthew Muller a été condamné à 40 ans de prison pour kidnapping avec demande de rançon. Concernant les sévices sexuels, un autre procès a été intenté en 2018 : après une pause en raison de sa prise de médicaments antpsychotiques, Muller a été condamné en 2022, pour viol, à 31 ans de prison. Il est actuellement incarcéré.

Denise Huskins et Aaron Quinn, quant à eux, se sont mariés et ont eu un enfant. Ils ont intenté un procès en diffamation contre la police de Vallejo, qu’ils ont remporté avec des dommages et intérêts de 2,5 millions de dollars, en 2018. Le documentaire de Netflix leur donne la parole.

Source : Montage Numerama

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.