Et si l’on joignait enfin les actes à la parole ? Le premier ministre François Fillon faisait grise mine jeudi, en annonçant un gel des dépenses par l’Etat français pour les trois prochaines années. Pour ramener le déficit public sous la barre des 3 % d’ici 2013, il faudrait se serrer la ceinture. Le remplacement d’un seul départ à la retraite sur deux dans la fonction publique sera maintenu, et la réduction des niches fiscales et sociales sera (on nous le promet chaque année) réalisée. Objectif : 5 milliards d’économie sur deux ans.

Les différents ministères sont appelés à l’effort commun. Il ne faut pas engager de dépenses au delà du nécessaire. Cela signifie-t-il la mort de l’infâme Carte Musique Jeune ? Nous avions poussé un vrai gros coup de gueule très impoli lorsque Nicolas Sarkozy avait repris à son compte la proposition issue de la mission Zelnik sur le développement de l’offre légale. « Faire payer aux contribuables en temps de crise et de déficit alarmant des ressources publiques une aide supplémentaire qui ira notamment dans les poches de Johnny Hallyday (invité sous la Tour Eiffel au 14 juillet alors qu’il s’évade fiscalement) c’est insulter la République et ses valeurs« , écrivions-nous.

Nous étions revenu à la charge au mois de mars lorsque le projet a pris du retard :

Déjà fortement financée par l’aide publique à coup de crédits d’impôts et de subventions, l’industrie musicale veut l’être encore plus avec sa Carte Musique Jeune. Nous n’avons rien contre les subventions et même les perfusions au monde culturel, mais l’on ne peut pas à la fois vouloir bénéficier d’une aide publique généreuse et inscrire pour autant son discours dans le libéralisme le plus débridé. Le refus de la licence de gestion collective est à ce titre révélateur d’une industrie qui veut le beurre, l’argent du beurre et ce que vous savez de la crémière.

Le fait de proposer une carte de paiement dédiée à la musique en ligne qui soit financée pour moitié par l’Etat est devenu plus insoutenable encore lorsque Nicolas Sarkozy a proposé qu’elle soit financée par une augmentation de la TVA sur les abonnements à Internet. L’affaire est loin d’être entendue depuis les remontrances de Bruxelles, mais le projet n’est pas enterré.

Sur L’Express, Emmanuel Paquette dit que le gouvernement prévoit de débloquer 20 millions d’euros au total pour la Carte Musique Jeune. Mais conscient que l’essentiel risque de profiter à iTunes qui reverse sa TVA au Luxembourg, Bercy prévoirait d’imposer un plafond de 30 % (soit environ 6 millions d’euros d’aide) au delà duquel une même plateforme ne pourra plus encaisser les paiements par la Carte Musique Jeune.

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