Un petit coup de gueule de temps en temps, ça fait du bien. Et puis ça permet de bien commencer l’année. Parmi toutes les propositions retenues par Nicolas Sarkozy du rapport Zelnik, le président de la République a insisté sur la « carte musique jeune » qu’il souhaite mettre en place d’ici l’été 2010. « Il faut réhabituer les jeunes à acheter leur musique et je souhaite la mise en place de la carte musique, fixée – je ne sais pas – à 200 euros de potentiel d’achat, et l’Etat en prendra la moitié« , a-t-il expliqué. Admettons.

Mais c’est vraiment se foutre de la gueule des Français, après le bouclier fiscal et les honneurs faits à Johnny Hallyday qui a chanté au 14 juillet sous la Tour Eiffel pendant qu’il organisait la fuite de ses capitaux.

La moitié du montant de la « carte musique » sera en effet financé par l’Etat, donc par le contribuable. Donc, par l’impôt. Ca n’a, en soi, rien de scandaleux, même si les vrais chiffres de l’industrie musicale ne justifient pas d’augmenter la perfusion. On rira simplement dans quelques années de cet acharnement à vouloir vendre des fichiers de musique numérique clonés, comme on aurait rit du Président qui aurait voulu inciter les Français à utiliser les calèches au temps des moteurs à combustion.

Mais faire payer aux contribuables en temps de crise et de déficit alarmant des ressources publiques une aide supplémentaire qui ira notamment dans les poches de Johnny Hallyday, c’est insulter la République et ses valeurs.

Certes, et bien heureusement, l’essentiel des artistes qui bénéficieront de la « carte musique » ne paient pas leurs impôts en Suisse, en Belgique ou aux Etats-Unis. Mais on ne peut pas au cours d’un même mandat mettre en avant pour la fête nationale l’artiste qui dit merde à la France, et faire avec l’Hadopi la chasse aux contribuables qui lui font gagner l’argent qu’il peut ensuite placer à l’étranger.

Ca n’est pas une question de démagogie, c’est une question de sens des valeurs et des priorités républicaines.

Et Monsieur Sarkozy manque considérablement de sens des valeurs, et de sens de la République.

C’est embêtant, pour son Président.

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