Cocoon est un jeu vidéo d’une intelligence inouïe. Jouez-y, c’est vraiment incroyable.

Le hasard du calendrier est parfois… cruel. Alors que la France entière développe une phobie — légitime — des punaises de lit, voilà que Numerama s’apprête à ne pas tarir d’éloges sur un jeu vidéo où l’on incarne un insecte. Mais force est de reconnaître que Cocoon, premier jeu vidéo développé par Geometric Interactive, est une véritable pépite. Un peu austère dans sa narration, il se rattrape par l’intelligence de ses puzzles, qui récompensent la réflexion au point de la rendre gratifiante.

L’excellence de Cocoon était prévisible, quand on regarde le créateur qui se cache derrière. Jeppe Carlsen, passé par Playdead, a travaillé sur Limbo et Inside, deux titres qui ont particulièrement marqué les esprits ces dernières années. Cocoon arpente un tout autre genre, mais conserve une approche minimaliste du gameplay, centré sur un seul bouton d’action. Néanmoins, vous n’imaginez pas tout ce qu’on peut faire avec un seul bouton.

Il faut jouer à Cocoon, c’est hyper gratifiant

La maigre description disponible sur le site du jeu évoque un « mystère cosmique » à percer. Tout est un peu étrange dans Cocoon, qui mélange des formes organiques et mécaniques dans une direction artistique qui interroge autant qu’elle fascine. Ces atouts visuels nous transportent dans différents mondes centrés sur la création, au sens noble du terme. On a cette impression d’un cocon qui s’ouvre sur de plus en plus de choses différentes. Cocoon est à la fois modeste et ambitieux, une ambivalence dont il ne cesse de se nourrir pour captiver l’attention. Et ça marche : on est naturellement attiré parce qu’on ne comprend pas.

C’est tellement malin qu’on finit par dire, à voix haute : « Incroyable ! »

Les règles qui régissent le gameplay de Cocoon sont d’ailleurs assez difficiles à expliquer. Concrètement, notre petit héros peut manipuler des sphères immenses et activer des mécanismes avec. Mais il s’avère aussi que ces sphères sont des mondes à part entière. Il est alors possible de pénétrer dedans, via des portails disséminés dans le jeu. De là s’amorce un principe d’imbrication : on pénètre dans un monde depuis un autre monde pour ouvrir toujours plus de chemins — une sorte de multivers à lui.

Les choses se corsent, quand les sphères gagnent chacune un pouvoir, à utiliser pour résoudre des énigmes. Par exemple, une boule orange nous permettra de révéler un chemin caché, quand la verte sert à activer des plateformes. Bien entendu, tout communique, au sein des sphères, mais aussi entre les sphères. Kamoulox ?

Cocoon // Source : Capture Xbox
La sphère orange gagne un pouvoir qui permet de faire apparaître des chemins cachés // Source : Capture Xbox

On ne tourne jamais en rond trop longtemps

L’intelligence de Cocoon se niche donc dans la gestion de ces sphères, qui servent autant de décors à explorer que d’objets essentiels pour accomplir de grandes tâches. C’est tellement malin qu’on finit par dire, à voix haute, « Incroyable », à chaque fois qu’on réussit à franchir un obstacle. C’est le signe que le savoir-faire de Geometric Interactive s’apprécie de manière concrète. Il se matérialise à chaque seconde, par l’ingéniosité avec laquelle les puzzles se renouvellent pour toujours attiser notre sens de la réflexion. C’est brillant et très valorisant : quand on brille dans Cocoon, on est vraiment fier de soi et on se sent intelligent.

Cocoon // Source : Capture Xbox
La solution est parfois dans le décor // Source : Capture Xbox

Dans les jeux remplis d’énigmes, les développeurs peuvent tomber dans un piège : celui de la frustration, qui se referme sur la joueuse ou le joueur quand la solution n’est pas trouvée rapidement. Pour éviter cet écueil, Cocoon a la bonne idée de resserrer les environnements pour limiter la zone de recherche et, ainsi, nous empêcher de tourner en rond pendant de trop longues minutes. Encore une idée hyper maligne, qui pousse à mobiliser toutes les zones de son cerveau pour remplir les différents objectifs, amenés d’une manière très subtile (la force de la narration cryptique, privée d’indicateurs manuscrites). On finit par comprendre, sans réellement comprendre. On devine par instinct, jusqu’à faire corps avec l’univers. C’est magique.

Cocoon // Source : Capture Xbox
Il y a des boss dans Cocoon // Source : Capture Xbox

Cocoon réserve aussi quelques moments « d’action », avec des petits boss à combattre. Mais, rassurez-vous, ce n’est pas de la vraie « action », plutôt une autre forme de puzzles à résoudre, avec une petite notion d’urgence en plus.

En plus, contrairement à Limbo et Inside, il n’y a pas de game over : si l’ennemi vous touche, vous serez simplement expulsé du monde dans lequel il se trouve et il faudra 15 secondes pour retenter sa chance. Dans toutes les facettes qu’il propose, Cocoon prend soin de ne jamais brusquer. Il va parfois être éprouvant pour votre cerveau, mais c’est tout. Bref, jouez-y, vous allez être happés.

Le verdict

Cocoon est l’un des meilleurs jeux de l’année 2023. Son gameplay centré sur un seul bouton d’action ne l’empêche pas de se déployer comme les ailes d’un papillon. Il fourmille d’idées qui ne servent qu’un but : solliciter notre cerveau, sans jamais nous frustrer. C’est brillant, intelligent et malin.

Cocoon se permet en prime d’étaler une direction artistique hyper séduisante, qui sait être mystérieuse pour captiver. On est alors subjugué par cette expérience qui s’approprie le principe du multivers d’une manière ludique. Vraiment, jouez-y.

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