C’est dorénavant une tradition : chaque année, en été, Amazon organise le Prime Day. Durant une journée, les prix de nombreux produits sont soldés. En 2019, ces soldes en ligne dureront même deux jours, les 15 et 16 juillet.
Le Prime Day est un événement très important pour l’entreprise. Ce n’est donc pas par hasard que des employés ont choisi ce moment-là pour se faire entendre. À l’entrepôt de Shakopee, dans le Minnesota (États-Unis), six heures de grève sont prévues le 15 juillet.
De meilleures conditions de travail demandées
Les revendications sont : un abaissement des quotas de productivité — qui rendraient le travail trop dangereux et peu fiable — et la transformation des postes temporaires en postes permanents. « Amazon raconte son propre conte de fée, à savoir qu’ils peuvent faire parvenir chez un Kindle en un journée (…) », explique l’un des grévistes à Bloomberg. « Nous voulons avoir l’opportunité de parler de ce que cela coûte pour que ceci soit possible, mettre la pression sur Amazon pour être protégés et avoir des postes sécurisés et fiables », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué adressé par mail à la presse, Amazon a balayé d’un revers de main les revendications, estimant que toutes les conditions demandées par les employés sont déjà assurées par la firme. Le communiqué invite à « aller voir par soi-même » en se rendant dans l’entrepôt de Shakopee — une défense très similaire avait été adoptée au sujet de l’écologie.
Des conditions de travail souvent dénoncées
L’entreprise de Jeff Bezos est régulièrement sous le feu des critiques pour des conditions de travail contestables. Si c’est la première fois que des employés font grève aux États-Unis durant un événement aussi important, c’est beaucoup plus courant en Europe, où les employés font entendre leur mécontentement plus régulièrement durant les Prime Day et Black Friday.
https://twitter.com/GMBunionAmazon/status/1065958695216037894
Des alertes pleuvent depuis des années sur la façon dont Amazon traite ses employés. Un témoignage, publié dans Mother Jones, évoque un esclavage salarial. Un autre, dans The Sun, nous plonge dans un quotidien où certains salariés sont contraints d’uriner dans des bouteilles par peur de perdre du temps sur leurs quotas. Un lanceur d’alerte avait même fait fuiter une vidéo, où l’on découvre la formation « anti-syndicale » des managers.
Face à la pression sociale et médiatique, accompagnée d’une fronde menée par le sénateur Bernie Sanders, Amazon avait augmenté en 2018 le salaire minimum en le portant à 15 dollars (13,4 euros) de l’heure… Sauf que cette hausse est compensée depuis par la suppression des bonus et des récompenses.
La grève d’un seul entrepôt, sur la centaine qu’Amazon possède aux États-Unis, n’affectera que très peu le déroulé du Prime Day. Cela dit, cela pourrait ouvrir la voie à une protestation sociale de plus grande ampleur chez les salariés américains.
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