Édouard Philippe considère que les règles encadrant la vente en ligne de médicaments sont un peu trop strictes. Il souhaite faire jouer la concurrence et ainsi faire baisser les prix.

La crise des gilets jaunes va-t-elle conduire le gouvernement à assouplir les règles qui encadrent la vente de médicaments sur Internet ? C’est ce qui transparaît d’un discours du Premier ministre, prononcé le 5 mars devant l’Autorité de la concurrence. Évoquant les moyens de redonner du pouvoir d’achat aux Français, Édouard Philippe a évoqué cette piste parmi un ensemble de solutions à envisager.

« La concurrence n’est évidemment pas la solution à tous les problèmes », rappelle le chef du gouvernement, « mais elle est une des solutions au problème de pouvoir d’achat auquel notre société fait face ». La stratégie est donc de faire jouer le levier de la concurrence pour des dépenses dites « contraintes », qui ne peuvent être évitées parce qu’elles touchent au transport, au logement ou à la santé.

Des boîtes de Doliprane. // Source : Léa Hamadi pour Numerama

Des boîtes de Doliprane.

Source : Léa Hamadi pour Numerama

Assouplir le cadre

Parmi les actions potentielles à mener dans le domaine, il y a donc la vente facilitée de médicaments sur le net. Pour Édouard Philippe, la France est « allée très loin » dans la mise en  place de « règles exigeantes » pour assurer la sécurité de la chaîne du médicament. Un cadre qui est « légitime » au regard des enjeux de santé publique, mais qui pourrait être optimisé pour profiter des avantages conférés par Internet.

« Qui dit vente en ligne, dit plus grande transparence sur les prix. Des prix qui, pour des médicaments courants, varient du simple au triple », affirme le Premier ministre. Or, la vente en ligne de médicaments représente selon lui 1 % du marché, contre 15 % en Allemagne. Aussi, « les conditions de la vente en ligne de médicament dans notre pays apparaissent trop restrictives », juge-t-il.

Concertation à venir

Le sujet étant sensible, notamment pour les officines de pharmacie, Édouard Philippe a assuré que ce chantier sera mené « en concertation avec les professionnels de santé, médecins, pharmaciens, et avec les représentants des patients ». C’est Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, qui sera en charge du suivi du dossier. Aucune échéance particulière n’est annoncée.

En France, la vente de médicaments sans ordonnance est autorisée depuis 2013. Le cadre légal réserve ce commerce aux officines de pharmacie, ce qui écarte les professionnels voulant se lancer dans un projet 100 % en ligne, mais aussi pour l’heure des plateformes comme Amazon — le géant du e-commerce a commencé à vendre aux USA, y compris des médicaments sur ordonnance.

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