Y a-t-il eu une influence russe sur le résultat du référendum portant sur l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne ? Les premières observations menées par Facebook tendent à montrer que non, en tout cas au niveau du réseau social. Mais la réponse du site n’a pas donné satisfaction outre-Manche.

L’influence supposée de la Russie sur la victoire du Brexit continue d’être un sujet de préoccupation outre-Manche, alors qu’est récemment apparue dans le débat public britannique l’idée de refaire un référendum pour confirmer ou informer l’adhésion du pays à l’Union européenne.

En particulier, la question est de savoir si Moscou s’est servi de sociétés spéciales et dans quelle proportion pour mener campagne sur Internet en faveur du camp pro-Brexit, via la diffusion de messages ou de publicités sur les réseaux sociaux, comme Facebook et Twitter.

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CC Mariano Mantel

Poursuite de l’enquête

Or, les réponses apportées jusqu’à présent par la société dirigée par Mark Zuckerberg n’ont visiblement pas satisfait du côté britannique, puisque le site web s’est résolu à prolonger son enquête pour déterminer si des comptes se sont organisés en réseau afin de mener une activité coordonnée pendant le Brexit.

L’extension de l’enquête conduite par le personnel de Facebook a été annoncée dans une lettre qu’un responsable de Facebook au Royaume-Uni, Simon Milner, a adressé à Damian Collins, un élu qui préside la Commission dédiée à la culture, aux médias et au sport et qui enquête déjà sur l’impact de la désinformation.

C’est Damian Collins qui, en octobre 2017, a adressé une demande d’information au site sur des exemples de pages ou de publicités, sur les sommes dépensées pour les mettre en avant et leur visibilité effective parmi les 32 millions de membres de Facebook que compte le Royaume-Uni.

Mi-décembre, le réseau social était revenu avec des éléments qui n’avaient pas du tout convaincu l’intéressé : d’après Facebook, le montant total qu’aurait dépensé une « ferme à trolls » russe proche du Kremlin, sur trois publicités ciblées Facebook liées au Brexit avant le référendum aurait été inférieur à une livre sterling.

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Cette « ferme à trolls », animée par la société Internet Research Agency et basée dans la ville de Saint-Pétersbourg, est suspectée d’entretenir des relations avec le Kremlin. Cela étant, les constatations de Facebook avaient remis en question l’impact réel de Moscou, à supposer qu’une opération d’influence a été tentée.

La décision de Facebook de poursuivre ses recherches font suite à la mise en garde de Damian Collins qui a prévenu que l’entreprise américaine pourrait s’exposer à des sanctions au Royaume-Uni si le site ne traitait pas le sujet avec davantage de sérieux. Un sérieux avec lequel Facebook a assuré avoir mené son enquête.

Facebook a prévenu que ses investigations lui prendront plusieurs semaines.


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