Sept organisations venant de six pays ont porté plainte contre le GCHQ, le service de renseignement britannique. Elles l'accusent d'avoir enfreint la législation sur la vie privée.

C'est une fronde d'une ampleur inédite contre le GCHQ, le service de renseignement du gouvernement britannique. Des quatre coins du monde, sept organisations ont décidé d'attaquer en justice les services secrets de la Couronne suite aux révélations montrant la capacité de ces derniers à pénétrer des infrastructures sans aucune autorisation.

En septembre dernier, le magazine allemand Der Spiegel a par exemple expliqué que le GCHQ est en mesure, au moins depuis 2010, de surveiller les activités de Belgacom, qui est la première entreprise de télécommunications en Belgique mais aussi le fournisseur attitré de la Commission européenne, le Conseil européen et le Parlement européen.

Baptisée "Opération Socialiste", cette mission a permis d'installer des logiciels malveillants ("quantum insert") sur des ordinateurs, en les exposant à des pages web infectées. Selon Le Soir, l'accès à Belgacom devait aussi servir à espionner la filiale de Belgacom, BICS, qui s'occupe des communications téléphoniques internationales.

Dans l'affaire qui nous intéresse, Belgacom n'a pas porté plainte. En revanche, d'autres se sont manifestés : Riseup Networks et May First / People Link aux USA, GreenNet au Royaume-Uni, le Chaos Computer Club en Allemagne, Greenhost aux Pays-Bas, Jinbonet en Corée du Sud et Mango Email Service au Zimbabwe.

Du fait des activités très particulières du GCHQ, c'est un tribunal spécial (Investigatory Powers Tribunal) qui sera chargé de la plainte, celui-ci étant compétent pour les affaires de surveillance impliquant des organismes publics.

Rappelons qu'à l'échelle européenne, les activités du GCHQ sont déjà en cours d'instruction. Trois collectifs (Big Brother Watch, Open Rights Group, English PEN) et une universitaire allemande ont dénoncé devant la Cour européenne des droits de l'Homme les programmes de surveillance électronique au Royaume-Uni, notamment celui baptisé Tempora et permettant une captation massive des données.

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