C'est à notre connaissance une première, qui confirme que les BitCoins sont désormais considérés comme une valeur monétaire qui n'a plus rien de virtuelle par les autorités publiques. Techcrunch rapporte que l'agence anti-drogues américaines, la DEA, a saisi des Bitcoins dans le cadre d'une opération menée contre un utilisateur du site Silk Road. Il s'agit d'une place de marché qui se définie elle-même comme "l'Amazon de la drogue", cachée derrière le réseau anonyme Tor, où les dealers peuvent vendre leur stock avec des BitCoins, pour éviter que les transactions à distance ne transitent sur des comptes bancaires.
L'homme aurait été arrêté parce qu'il prenait certes toutes ces précautions technologiques, mais qu'il n'hésitait à pas communiquer son adresse personnelle pour demander aux clients de venir chercher leur clonazépam ou leur marijuana.
Dans la publication des saisies, qui est obligatoire aux USA pour permettre d'éventuelles contestations de tiers, la DEA annonce qu'elle a saisi 11,02 BitCoins (actuellement l'équivalent d'environ 850 euros) sur le compte Acct.#1ETDwGUC1QcjYuehFr3u1FD3MvDaUs7SFy. La saisie a eu lieu le 12 avril 2013.
Mais comment saisir des BitCoins alors qu'il n'existe pas de banquier à qui s'adresser ?
L'une des particularités de BitCoin, outre sa décentralisation, est sa totale transparence. Tout est connu et publié, sauf l'identité des détenteurs des comptes. Si de l'argent transite d'un compte à un autre, l'écriture comptable est publiée sur le réseau, et contrôlée par les utilisateurs eux-mêmes pour vérifier que la personne qui transfert des Bitcoins a bien cet "argent" en sa possession — le tout via le protocole BitCoin qui se charge d'automatiser toutes les vérifications. La banque est remplacée par un logiciel.
C'est pourquoi LetsTalkBitcoin a pu retracer l'historique du compte, et découvrir que les 11,02 BitCoins ont été transférés le 12 avril 2013 du compte saisi… vers un nouveau compte BitCoin, très certainement ouvert par la DEA. Il a toutefois fallu, nécessairement, obtenir l'accord du prévenu, ou découvrir son mot de passe pour ordonner la transaction.
L'histoire ne dit pas ce que la police américaine compte faire de ce compte. Sans doute le laissera-t-elle dormir, à jamais. Etant la seule à posséder le mot de passe du compte, l'argent y sera stocké comme dans un coffre fort.
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