La plateforme de vente de vêtements de seconde main est sous le feu des critiques pour avoir diffusé une offre de cashback, en partenariat avec la société Remises&Réductions. Cette dernière est critiquée depuis de nombreuses années pour son business model. Les publicités pour Remises&Réductions ont depuis été retirées, indique Vinted.

Mise à jour le 15 mai à 17h50 : Contacté par Numerama, Vinted a répondu avoir retiré les publicités pour Remises&Réductions. « Vinted travaille avec des plateformes publicitaires tierces qui diffusent des annonces sur la plateforme Vinted », a indiqué la plateforme, contactée par Numerama. « L’accord est toutefois que ces annonces soient sûres pour les utilisateurs de Vinted. Par ce biais, une publicité pour Remises&Réductions a en effet été visible sur notre plateforme temporairement. Cependant, elle a été rapidement retirée. Nous vous confirmons que nous n’avons pas eu de partenariat direct avec Remises&Réductions et que cette publicité n’est plus disponible sur Vinted. »

L’article original :

Si vous avez fait un achat sur Vinted récemment, vous l’avez peut-être vu. Après avoir passé une commande, un message s’affiche sur l’app, expliquant aux utilisateurs qu’ils ont « accès à une offre exclusive ». Ces derniers peuvent avoir un remboursement de 16,87 euros, « dans le cadre d’un programme de cashback » mis en place par Remises & Réductions.

L’offre peut paraitre alléchante, mais le cashback cache en réalité un certain nombre de pièges pour les internautes. Surtout, l’offre de Remises & Réductions a déjà fait l’objet de controverses, notamment pour son partenariat avec la SNCF, finalement annulé en octobre 2023 à la demande d’un député.

Le cashback, une pratique controversée

Si les offres de cashback de Remises & Réductions font autant parler d’elles, c’est qu’elles ne sont pas toujours aussi avantageuses qu’elles peuvent paraître. Le principe du cashback est simple : il s’agit d’un système qui propose aux internautes de se faire rembourser une certaine somme après avoir réalisé des achats. Concrètement, après avoir passé une commande sur certains sites partenaires, les internautes peuvent se faire rembourser une dizaine d’euros. Mais pour bénéficier de ces remboursements, les clients doivent tout d’abord souscrire à un abonnement — et c’est justement ce mécanisme qui est décrié.

Le site Remises et Réductions, édité par Webloyalty // Source : Capture d'écran Numerama
Le site Remises et Réductions, édité par Webloyalty // Source : Capture d’écran Numerama

L’abonnement de Remises & Réductions, qui, avec sa maison mère Webloyalty est la plus grande société de cashback en France, coûte 21 euros par mois. Cette somme n’est pas toujours avantageuse pour les internautes : pour la rentabiliser, il faut qu’ils achètent sur des sites partenaires afin d’avoir des réductions. Un mécanisme qui peut vite se transformer en cercle vicieux, d’autant plus que les sommes promises ne sont pas toujours versées directement sur le compte en banques des abonnés. Elles peuvent prendre la forme de coupons de réduction, à dépenser sur des sites bien précis.

Surtout, certains clients peuvent ne pas se rendre compte qu’ils souscrivent à un abonnement. En décembre 2022, c’étaient justement les critiques de plusieurs internautes à propos du partenariat entre la SNCF et Remises & Réductions qui avait interpellé le député Philippe Latombe (du parti Renaissance), et qui l’avait poussé à poser une question au gouvernement à ce propos. « On peut […] s’interroger sur le bénéfice avéré du souscripteur d’une telle offre », avait-il souligné. « En Italie, Webloyalty a ainsi été condamnée à 800 000 euros d’amende en 2014, l’autorité italienne de la concurrence considérant que 62 % des internautes ayant versé de l’argent à l’entreprise auraient souscrit à l’abonnement sans même s’en rendre compte. »

Même si le gouvernement avait répondu en rappelant la légalité du cashback, la gronde n’avait pas diminué sur les réseaux sociaux. En octobre 2023, la SNCF avait finalement rompu son partenariat avec Remises & Réduction. De nombreux internautes ont donc été surpris de voir cette offre de cashback arriver sur Vinted. La plateforme, qui permet de vendre des vêtements de seconde-main, est très populaire en France, avec 23 millions d’utilisateurs — c’est donc autant de personnes qui, potentiellement, peuvent voir cette offre.

Ce n’est pas la seule controverse à laquelle Vinted fait face actuellement. La plateforme est accusée par de nombreuses utilisatrices de ne pas assez les protéger : comme Numerama l’avait révélé en janvier 2024, des centaines de photos de vendeuses sont « volées » et partagées sur des forums voyeuristes. Vinted n’a toujours pas mis d’actions spécifiques pour stopper le phénomène. « Nous mettons tout en œuvre pour créer un environnement sûr et assurer la meilleure protection possible à nos membres. Nous nous engageons à lutter contre les comportements inappropriés en faisant constamment évoluer nos outils et procédures », assure cependant la plateforme. « Bien que nous ne puissions pas communiquer de données exactes, il est important de noter que le nombre de signalements reste faible par rapport à la taille de notre communauté. Il n’est donc pas représentatif de la communauté Vinted. »

Mise à jour du 27 mai 2024 : à la suite de la publication de notre article, la rédaction de Numerama a reçu une demande de droit de réponse de la part de l’entreprise Webloyalty. Nous la publions en intégralité ci-dessous.

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