Pour améliorer la sécurité dans les gares, la SNCF souhaite développer des caméras thermiques qui sauraient repérer les « comportements anormaux ».

Si les aéroports sont aujourd’hui des lieux où la sécurité ne manque pas grâce à de multiples contrôles, de la simple palpation au détecteur le plus sophistiqué, les gares sont bien loin de satisfaire au niveau de la sécurité. Si le gouvernement français et la SNCF ont annoncé un renforcement des contrôles et des forces de l’ordre présentes dans les gares, la modernisation de ces lieux de passage est devenue une priorité au lendemain des attentats de Paris.

L’intelligence des caméras thermiques

Une des idées retenues et annoncée par le porte-parole de la SNCF est l’installation de caméras thermiques capables de repérer des « personnes au comportement anormal » dans les gares. Nous avons contacté la SNCF pour en apprendre plus sur le fonctionnement de ce système et connaître les partenaires avec qui elle développe cette solution, mais la compagnie ferroviaire n’a pas pu nous donner plus d’information. Ce projet serait, d’après eux, encore à un stade trop peu avancé pour qu’ils puissent communiquer. Difficile, dès lors, d’imaginer que ces caméras feront partie des tests prévus pour début 2016 dans les gares.

Vision thermique mobile

Mais comment peuvent-elles fonctionner ? Un tel dispositif rappelle le projet européen INDECT dévoilé en 2009 qui, déjà, mentionnait l’usage de caméras thermiques intégrées dans un dispositif de surveillance et de repérage complet qui pouvait analyser ce qu’il considérait comme un « comportement anormal ». La vidéo qui était disponible à l’époque pour documenter le système montrait par exemple une personne en train de voler un document qui déclenchait le système de sécurité. Plus proche de nous, en 2012, une expérience de sécurité prédictive offrait aux policiers américains des cartes qui leur permettrait de savoir où des crimes pourraient avoir lieu, compte tenu des données qu’ils avaient à leur disposition.

Comportement anormal ?

Toute la difficulté pour ces systèmes sera de définir ce qu’est un comportement anormal. Est-ce que courir peut-être considéré comme un comportement anormal dans une gare, où des gens se précipitent assez régulièrement dans les wagons pour éviter de rater leur train ? Est-ce que changer plusieurs fois de lieu et faire mine de repérer les lieux peut être un comportement anormal, dans un lieu où les voyageurs attendent des informations sur les départs dans des lieux centraux avant de se disperser pour rejoindre leur quai ? Est-ce que la chaleur corporelle d’un individu peut être un indicateur suffisant pour induire un comportement ? Vraisemblablement, « l’intelligence » du système jouera avec tous ces paramètres pour évaluer la menace.

Moins difficile à comprendre, les portiques de sécurité ont aussi été une option évoquée par le porte-parole de la SNCF mais elle est beaucoup plus longue à mettre en place, plus coûteuse et pourrait augmenter de beaucoup les temps de trajet et le confort des voyageurs… qui finiraient trouver trop d’inconvénients au voyage en train.

Est-ce que courir peut-être considéré comme un comportement anormal dans une gare ?

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