Leur nom n’est pas toujours mis en avant, pourtant elles figurent en une de la « Person of the Year » du célèbre TIME Magazine, révélée le 11 décembre 2025 (si on ne compte pas le leak de la veille). Un titre qui, malgré son intitulé, peut couronner un groupe, une idée ou même un objet ayant marqué l’année, pour le meilleur comme pour le pire. En 2025, TIME a choisi de distinguer « les architectes de l’IA ».
Sur la couverture apparaissent plusieurs figures plus ou moins connues du grand public : Mark Zuckerberg (Meta), Elon Musk (Tesla, xAI…), Jensen Huang (Nvidia), Sam Altman (OpenAI), Demis Hassabis (Google) et Dario Amodei (Anthropic). Deux femmes y figurent également : Lisa Su, PDG et présidente d’AMD, et Fei-Fei Li, co-créatrice d’ImageNet et ancienne Chief Scientist de l’IA chez Google Cloud. Voici leurs parcours.

Qui est Lisa Su et pourquoi est-elle une architecte de l’IA ?
Lisa Su (qui a un super prénom, soit dit en passant), naît à Taïwan en 1969. Elle émigre enfant aux États-Unis et étudie l’ingénierie électrique au MIT, où elle décroche licence, master et doctorat. Elle débute chez Texas Instruments puis rejoint IBM, où elle travaille sur des technologies de semi-conducteurs avancées — matériaux, procédés, optimisation des performances — pour accélérer les processeurs, relate ce portrait de Technology Magazine.


L’ingénieure devient ensuite directrice technique de Freescale Semiconductor avant d’entrer chez AMD en 2012, d’abord à la tête des produits, puis comme CEO dès 2014, explique sa page sur AMD. À son arrivée, l’entreprise est en difficulté. Lisa Su enclenche alors une stratégie centrée sur le calcul haute performance, avec les gammes Ryzen et EPYC, puis mise fortement sur les GPU et accélérateurs pour data centers et IA (gamme Instinct, partenariats avec les hyperscalers). Sous sa direction, AMD redevient rentable, regagne des parts de marché face à Intel et commence à contester la domination de Nvidia sur les puces dédiées à l’IA. À noter qu’elle est la cousine germaine de Jensen Huang — une parenté qui n’enlève évidemment rien à la solidité ni à l’éclat de sa carrière.
Lisa Su s’impose ainsi comme une figure clé de « l’infrastructure » de l’intelligence artificielle. Elle a d’ailleurs été nommée PDG de l’année en 2024 par le magazine Time. La patronne peut donc être considérée comme une véritable architecte de l’IA : elle a piloté la montée en puissance de l’un des rares fournisseurs capables de produire les processeurs et GPU nécessaires à l’entraînement des modèles géants, influençant directement la vitesse et l’échelle du déploiement de l’IA dans les data centers, le cloud et les PC. Si Lisa Su et Fei‑Fei Li ont deux parcours très différents, ils restent complémentaires : l’une vient de l’ingénierie des puces et du business, l’autre de la recherche académique et de la réflexion sur l’impact humain de l’IA.

Fei-Fei Li, la « marraine de l’IA »
Fei-Fei Li naît en 1976 à Beijing en Chine, et émigre aux États-Unis à l’âge de 15 ans. Elle poursuit des études de physique à Princeton, puis un doctorat en ingénierie électrique à Caltech, avant de se tourner vers la vision par ordinateur et l’IA, comme l’explique sa page officielle sur le site de l’Université Stanford. L’ingénieure passe ensuite par l’université de l’Illinois et Princeton comme professeure, puis rejoint Stanford, où elle deviendra professeure d’informatique et dirigeante du Stanford AI Lab (2013-2018). Fei-Fei Li est surtout connue pour avoir co-créé ImageNet, un immense jeu d’images annotées qui a servi de socle aux percées du deep learning en vision, notamment via le concours ImageNet Large Scale Visual Recognition Challenge.
Entre janvier 2017 et septembre 2018 — lors d’une année sabbatique — elle a rejoint Google Cloud en tant que Vice Présidente chez Google et Chief Scientist of AI/ML pour Google Cloud, relate le site de l’Université Yale. Lors de son passage, elle a poussé l’idée d’outils à base d’IA plus accessibles aux entreprises et pour des usages courants — plutôt qu’exclusivement dédiés à la recherche de pointe.
Une fois de retour à plein temps à Stanford, Fei-Fei Li a lancé et développé le Human‑Centered AI Institute. L’objectif : orienter la recherche, formation et les politiques publiques vers une IA davantage centrée sur l’humain, donc vers la démocratie, la santé, l’éducation ou l’inclusion. En parallèle, elle fonde en 2017 AI4ALL (l’IA pour tous), une organisation nationale à but non lucratif pensée pour démocratiser l’accès à l’IA.
Fei‑Fei Li est désormais cofondatrice et directrice générale (CEO) de World Labs, une startup d’IA créée en 2024, centrée sur l’intelligence spatiale et des modèles génératifs capables de comprendre, générer et manipuler des environnements 3D (« large world models »). La réputation de la scientifique d’origine chinoise n’est plus à faire : ses recherches et inventions ont joué un rôle clé dans le machine learning, soit la capacité d’apprentissage par ordinateurs.
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