L'UEJF a annoncé mercredi avoir attaqué Twitter au pénal, au motif que le réseau social n'a pas procédé à l'identification des auteurs de messages litigieux sur la plateforme. L'association étudiante réclame 38,5 millions d'euros au site communautaire.

Twitter et l'Union étudiante des juifs de France se retrouveront une fois de plus devant les tribunaux. Deux mois après la décision du tribunal de grande instance de Paris, l'association a décidé d'attaquer le réseau social au pénal. L'UEJF considère en effet que le site communautaire et son directeur, Dick Costolo, n'ont absolument pas tenu compte du verdict rendu le 24 janvier dernier par la justice française.

À l'époque, les magistrats avaient ordonné que Twitter participe à l'identification des auteurs de messages racistes et antisémites, dès que ces derniers sont signalés par l'UEJF et les associations concernées. Il était alors question d'une soixantaine de comptes. Le tribunal de grande instance de Paris avait alors laissé un délai de deux semaines au réseau social pour s'exécuter.

Mais "Twitter joue la carte de l'indifférence", considère le président de l'UEJF. "En protégeant l'anonymat des auteurs de ces tweets, ils se rendent complices et offrent un boulevard aux racistes et aux antisémites", poursuit-il. La citation à comparaitre, déposée mercredi, réclame 38,5 millions d'euros à Twitter qui, selon l'UEJF, sera ensuite intégralement reversée au Mémorial de la Shoah.

De son côté, Twitter estime avoir "eu des discussions en permanence avec l'UEJF." mais regrette de voir "qu'ils sont malheureusement plus intéressés par les grandes envolées que par la façon de trouver la procédure internationale adéquate pour obtenir les informations demandées ". Et la plateforme américaine d'assurer n'avoir reçu l'ordonnance du tribunal qu'il y a "quelques jours" à peine.

En conséquence, "nous allons faire appel, et nous l'aurions fait plus tôt si l'UEJF n'avait pas délibérément mis autant de temps à traiter la décision", ajoute Twitter. Lors du procès en janvier, l'avocate du site avait suggéré la délivrance d'une commission rogatoire internationale pour demander à un juge américain la transmission de ces informations, mais l'UEJF avait jugé la démarche irréalisable.

Outre l'absence d'identification des auteurs de messages litigieux, Twitter est également critiqué par l'UEJF pour ne pas avoir conçu un outil permettant aux usagers et aux associations de signaler la présence d'un message illégal. L'association juge l'attitude du site "délibérée" et pleine de "mauvaise foi", l'accusant de poursuivre "un but totalement étranger au respect affiché du droit américain".

Si Twitter n'a pas procédé aux demandes évoquées ci-dessus, le réseau social n'est pas pour autant resté les bras ballants. Les messages manifestement racistes et antisémites ont été supprimés dès leur signalement par les associations. Ces dernières ont essentiellement mis l'accent sur les tweets marqués par hashtags #UnBonJuif, #SiJétaisNazi, #UnBonNoir ou UnBonMusulman.

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