Amazon annonce qu'il basculera progressivement vers les sources d'énergie renouvelables (solaire, éolien, hydraulique…) en remplacement des combustibles fossiles. Mais l'entreprise américaine n'a pas fixé de calendrier contraignant pour attendre l'objectif d'une consommation énergétique 100 % propre.

Mieux vaut tard que jamais. Après des années d'inaction, Amazon commence enfin à prendre en compte l'enjeu de la préservation de l'environnement dans ses activités. Le spécialiste du e-commerce a en effet indiqué son intention de devenir un acteur important dans le déploiement de sources d'énergie renouvelables pour alimenter ses installations, comme le signale ZDNet.

Dans ce domaine, Amazon affiche de grandes ambitions. Celui-ci souhaite en effet que sa consommation énergétique provienne à 100 % d'énergies d'origine renouvelable. Quand compte-t-il y parvenir ? Là est l'astuce. Le groupe américain s'est bien gardé de fixer une quelconque échéance, bien conscient qu'une telle transition s'étalera nécessairement sur plusieurs années.

Amazon a longtemps été brocardé par Greenpeace pour sa très faible implication dans l'abandon des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel…). Les classements établis par l'ONG sur la "propreté" des centres de traitement de données (cloud computing) ont systématiquement placé le géant du commerce électronique parmi les cancres de l'énergie propre.

Greenpeace n'a pas épargné Amazon

En 2012, Amazon a obtenu la plus mauvaise note ("F") dans trois des quatre domaines analysés par Greenpeace : transparence en matière d'approvisionnement énergétique, lieux d'implantation des infrastructures, plaidoyer en faveur des renouvelables. Concernant le dernier domaine (efficacité énergétique et atténuation des gaz à effet de serre), la note est à peine meilleure ("D").

Deux ans plus tard, une autre étude menée par Amazon a montré l'absence de changement tangible dans la politique de la société. Les notes sont restées identiques. Seul l'indice d'énergie propre s'est très légèrement amélioré, passant de 13,5 % à 15 %. Mais cette hausse est-elle suffisante pour être significative ? Sans doute pas, surtout au regard des efforts menés par d'autres firmes évaluées par Greenpeace.

En fait, la situation a été jugée à ce point catastrophique par Greenpeace que son directeur international, Kumi Naidoo, a pris la plume cet automne pour exhorter la direction de la société d'agir sans tarder sur ses infrastructures.

Des paroles aux actes… en toute transparence

L'usage des énergies d'origine renouvelable implique de lourds investissements pour pouvoir profiter des rayons du Soleil, de la force du vent ou du déplacement de l'eau. Cette stratégie implique aussi une réflexion sur la consommation électrique (qu'il faut essayer de réduire au maximum) et sur l'implantation des infrastructures (dans des zones froides, pour faciliter le refroidissement du matériel).

Les engagements d'Amazon en faveur des sources d'énergie renouvelables vont certes dans le bon sens, mais il va désormais falloir observer comment l'entreprise américaine compte opérer sa transition et en combien de temps. En la matière, Amazon va devoir faire preuve de transparence s'il veut être crédible. Or dans ce domaine, Amazon accuse un lourd retard.


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