En 1952, des scientifiques parviennent à prélever des cellules embryonnaires dans des œufs, afin de cloner l’individu en question : une grenouille. C’est le premier clonage pratiqué sur un vertébré, et les progrès ne cessent pas avec des animaux chaque jour plus complexes.
Autre date, autre étape en 1997, lorsque la brebis Dolly voit le jour. Ce clone est le premier à être obtenu à partir d’un mammifère adulte, dont une cellule a été prélevée pour ensuite être recréée. Les progrès de la technologie sont tels que ce qui devait arriver arriva : des entreprises spécialisées dans le clonage voient le jour et visent une clientèle fortunée, désireuse de ne jamais se séparer de leur animal de compagnie.
Le clonage : de gros progrès, mais une opération risquée
Dans un article paru dans The Conversation le 1er décembre 2025, la chercheuse Jacqueline Boyd, spécialisée en science animale à l’Université Nottingham Trent, met en garde contre ces pratiques extrêmement lucratives pour certaines entreprises, mais qui peuvent être un véritable désastre pour les clients se laissant tenter. Parmi les cas très médiatisés, on peut citer notamment Barbra Streisand, ou encore le sportif américain Tom Brady, qui ont fait appel à ces services pour faire revivre leur compagnon à quatre pattes.
Dans l’article, elle rappelle le principe du clonage : « Il s’agit de faire une réplique génétique exacte d’un organisme. De la même manière que des jumeaux auront le même profil génétique, des animaux clonés sont génétiquement identiques à leur animal ‘parent’ chez qui le matériel génétique a été obtenu. »

Plus concrètement, il s’agit de prélever une cellule, ou plutôt le matériel génétique qui est contenu dans son noyau, puis de le transférer dans un œuf dont le noyau a été retiré. Dans les bonnes conditions, cette cellule-œuf peut grandir et donner lieu à un nouvel individu, en tous points identique génétiquement au donneur. Mais Jacqueline Boyd rappelle que, malgré les énormes succès documentés depuis un demi-siècle, « même aujourd’hui, le clonage animal a seulement un taux de succès autour de 16 % ».
Des copies imparfaites et une éthique discutable
Faire appel à ces services reste donc extrêmement risqué, mais ce n’est pas tout : même en cas de réussite, le propriétaire de l’animal en question pourrait être extrêmement déçu du résultat. Car si le matériel génétique peut être copié, ce n’est pas le cas du comportement, lequel dépend de l’environnement, de l’expérience de vie de chaque animal et de bien d’autres facteurs externes. Autrement dit, l’animal cloné pourrait hériter de traits de personnalité de son « parent », mais n’aura pas son comportement.
Même l’apparence physique peut différer, étant donné que certaines variables peuvent dépendre de la manière dont les gènes s’expriment durant le développement. Ainsi, avec les mêmes gènes, il est très possible d’obtenir une couleur de pelage différente, comme ce fut le cas pour le premier chat cloné, dont les motifs de fourrure n’ont pas été reproduits à l’identique.

Enfin, si malgré ces risques et ces imperfections, certains voudraient tout de même sauter le pas, la chercheuse rappelle les importants enjeux éthiques autour du clonage animal. En dehors des motifs liés à la recherche et à la conservation des espèces, cette pratique comporte surtout des risques à long terme. Entre la possibilité de multiplier une maladie génétique en la diffusant via des clones, le fort taux de mortalité des animaux clonés jusqu’à présent (dès leur premier mois pour 48 % des cochons fabriqués ainsi), et le coût plutôt important (43 000 euros minimum), les réserves sont nombreuses.
La chercheuse conclut ainsi : « Nous nous sentirions mieux en dédiant du temps, de l’argent et de l’énergie émotionnelle pour profiter de notre temps avec eux, et créer des moments joyeux et mémorables. C’est souvent le plus bel héritage d’un animal qui a été aimé. »
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