Apple ne refuse pas uniquement les contenus violents ou érotiques. Il veille également à ne pas laisser le moindre espace à ses rivaux. Un écrivain qui mentionnait Amazon dans son ouvrage a été d'abord contraint de retirer les liens actifs menant à la boutique rivale, puis a été invité à faire disparaître ce nom. Une dernière demande que l'auteur n'a pas voulu suivre.

De toutes les sociétés détenant une plate-forme de téléchargement d'applications, c'est très certainement Apple la moins laxiste. Ses conditions d'utilisation obligent les développeurs à suivre des consignes très précises pour espérer figurer sur l'App Store. L'écosystème étant complètement fermé, il est impossible d'échapper à la politique de publication de contenus de l'entreprise.

Cette stratégie offre à Apple la complète maîtrise de son image, en s'assurant qu'aucun logiciel n'entache sa réputation. Mais ce verrouillage excessif engendre parfois des décisions discutables, d'autant que l'App Store est l'une des boutiques en ligne les plus importantes et que ses choix ont des effets sur des milliers de développeurs et des millions de clients.

Le dernier écart d'Apple en la matière a été rapporté par Boing Boing. Alors qu'Apple s'est fait le garant des bonnes mœurs en retirant à plusieurs reprises des contenus sur l'App Store, le groupe a aussi endossé le rôle d'autorité de la concurrence pour son propre profit. L'entreprise a en effet rejeté à plusieurs reprises un livre électronique sous prétexte… qu'il mentionne Amazon, qui possède une boutique en ligne rivale.

Dans un premier temps, l'ebook de Holly Lisle a été retiré de la plate-forme iBooks, qui est la section d'Apple dédiée aux livres électroniques. La raison ? L'auteur n'a pas le droit de placer des liens vers Amazon dans ses ouvrages. Soit. Elle les a donc retirés et a de nouveau soumis son livre à validation. Sans succès, puisque le géant américain l'a rejeté à nouveau, cette fois à cause de la mention Amazon.

Bien entendu, Apple est lui-même le vendeur des contenus. Il est donc attendu qu'Apple choisisse ce qu'il accepte de vendre ou non, même si nous critiquons régulièrement ses choix moraux qu'il tente d'imposer. Mais si la première demande paraît légitime, Apple n'ayant pas envie de rediriger ses clients vers une plate-forme concurrente, la seconde est autrement plus critiquable.

C'est en effet le contenu lui-même qui est rejeté, ce qui a pour effet de pousser l'auteur à remanier son ouvrage s'il veut espérer être acheté par les clients Apple. Une solution à laquelle Holly Lisle a refusé de se plier, estimant que l'attitude d'Apple n'est absolument pas professionnelle. Et de décider dans la foulée de retirer tous ses ouvrages de l'iBooks Store en signe de protestation.

Ces derniers seront disponibles sur d'autres plates-formes marchandes.

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