Le rationnement de la musique est en passe de disparaître sur Spotify. Le service d’écoute de musique en streaming vient de lever le cap des cinq lectures du même titre par mois dans cinq pays européens. La France ne figure toutefois pas dans la liste. À terme, la mesure devrait être généralisée à l’ensemble de l’Europe.

Les restrictions d’écoute de l’offre gratuite de Spotify s’allègent. Dans cinq pays européens, le service musical en streaming a levé le cap des cinq lectures du même titre par mois. Cette règle avait été instaurée l’année dernière, sur demande des maisons de disques, afin de pousser les utilisateurs à opter pour une formule payante, beaucoup plus rentable que l’accès gratuit basé sur la diffusion de publicités visuelles et sonores.

Malheureusement pour les internautes français, les limitations sont toujours en vigueur dans l’Hexagone. En effet, les cinq pays concernés par la mesure sont l’Espagne, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède. Les autres nations, à savoir l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, le Royaume-Uni et la Suisse, devront faire preuve de patience.

Pourquoi un tel revirement ? Selon un communiqué de presse consulté par Musically, Spotify a travaillé en coulisse avec les ayants droit pour lever cette restriction. Mais dans la mesure où les accords passés entre Spotify et les maisons de disques diffèrent selon les pays, il n’a pas été possible pour la plate-forme suédoise de débrider l’écoute gratuite sur tout le Vieux Continent.

Toute la question est de savoir quand les autres pays européens pourront en profiter… à supposer que le déplafonnement de l’écoute gratuite puisse être généralisé. Car certains acteurs de l’industrie du disque n’ont pas montré jusqu’à présent un grand enthousiasme à l’égard du streaming. Pascal Nègre, PDG d’Universal Music France, soutient ainsi le principe du plafonnement de l’écoute.

« Quand on voit des gens qui écoutent 35 fois la même chanson, vous vous dites qu’au bout d’un moment, le gars, il faut qu’il aille acheter le titre. […] Quatre écoutes, c’est suffisant pour savoir si on veut acheter un titre« , avait-il lâché. Les discussions promettent d’être animées, le modèle économique de ces plates-formes étant particulièrement critiqué, d’aucuns évoquant même un « pacte suicidaire« .

Si Spotify est parvenu à retirer une restriction dans cinq pays européens, une autre limite reste en vigueur : il s’agit du temps d’écoute. Celui-ci est toujours limité à 10 heures par mois pour l’offre gratuite. Cela représente tout de même l’écoute d’une vingtaine d’albums, soit environ 200 titres d’une turée standard, selon Spotify. À noter que la période d’essai du service, d’une durée de six mois, n’est pas concernée.

Pour l’utilisateur, c’est évidemment une bonne nouvelle. En effet, qui peut se réjouir du rationnement de la musique ? Si des contraintes persistent sur l’offre gratuite, celles-ci sont moins nombreuses et sont appelées à se généraliser aux autres pays. Par ailleurs, il sera intéressant de voir si cette levée inspirera d’autres services du même acabit à faire de même.

On pense évidemment à Deezer qui limite le temps d’écoute à cinq heures par mois et qui projette aussi de plafonner le nombre d’écoute par titre. Spotify va-t-il forcer Deezer à s’aligner ?


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