Les « autres paris » de Google ne marchent pas toujours comme l’entreprise américaine le voudrait. Dans la fibre optique, la firme de Mountain View s’est résolue à mettre ses projets en « pause ».

Les projets que Google a dans de nombreux secteurs ne sont pas toujours couronnés de succès. Certains finissent par être des échecs (qui se souvient de Wave, Orkut et Buzz ?), d’autres ne parviennent pas à décoller auprès du grand public (Google+ est toujours dans l’ombre de Facebook) ou arrivent peut-être trop tôt sur un marché qui n’est pas encore mûr (on pense par exemple aux lunettes connectées Glass, qui ont été tuées avant d’arriver au stade de la commercialisation).

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Google s’est réorganisé en 2015 de manière à séparer ses activités liées au web de ses « autres paris ».

Une holding, Alphabet, a été mise sur pied afin de structurer ses projets autour de quelques grands pôles et pour faciliter la lecture de ses résultats financiers. Ainsi, si Google gagne beaucoup d’argent grâce au web, plus exactement grâce aux publicités qu’il diffuse en ligne, ses « autres paris », eux, en perdent. Et de plus en plus. Mais ce n’est pas forcément une surprise : Alphabet a l’ambition de changer le monde aussi porte-t-il des programmes ambitieux — et coûteux.

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Google se disperse dans de nombreux projets.

Les projets de Google — ou disons, Alphabet — dans la fibre optique figurent dans ces « autres paris » et ils illustrent justement les difficultés que l’entreprise américaine rencontre actuellement avec eux. En effet, la mission de Google Fiber, qui consiste à déployer un réseau de fibre optique dans des villes entières aux États-Unis vient de marquer le pas. C’est ce que la firme de Mountain View explique dans un billet de blog publié mardi, évoquant une « pause» dans ses opérations.

C’est en 2011 que les ambitions de Google dans la fibre optique se sont manifestées, avec un premier déploiement à Kansas City. Son réseau filaire en très (très) haut débit promettait de délivrer une vitesse de transmission de l’ordre de 1 Gbps, à des années-lumière de ce que proposent en règle générale les autres fournisseurs d’accès à Internet.

Google Fiber n’est pour l’instant disponible qu’aux États-Unis

Depuis, six autres villes ont été couvertes par le réseau de Google : Atlanta, Nashville, Provo, The Triangle, Charlotte Austin et Salt Lake City. La société avait également publié une liste des villes susceptibles de recevoir la fibre optique made in Google. On trouvait Chicago, Phoenix, Dallas, San José, San Diego, Los Angeles, Portland, Oklahoma City, Tampa et Jacksonville. Pour toutes ces communes, les projets de déploiement sont gelés.

Seules les agglomérations pour lesquelles les travaux ont débuté ou sont sur le point de l’être sont épargnées. Cela concerne quatre villes : Huntsville, Irvine, Louisville et San Antonio.

Une pause et des réductions d’effectifs

« Dans les villes où nous avons lancé Google Fiber ou qui sont en chantier, notre travail va se poursuivre. Pour la majorité de nos communes potentielles pour la fibre optique, celles pour lesquelles nous sommes au stade des discussions exploratoires, nous sommes en train de mettre en pause nos opérations et nos bureaux tandis que nous affinons notre approche », développe Craig Barratt, le responsable de la division Access qui a la charge du projet Google Fiber.

Une approche qui se traduit par le départ de Craig Barratt de la direction d’Access, mais qui continuera d’œuvrer comme conseiller auprès de Larry Page, le big boss d’Alphabet. Elle doit aussi se traduire, selon les informations d’Ars Technica, par un licenciement de près de 9 % des effectifs impliqués dans ce projet. Une partie pourrait être réassignée à d’autres missions. Les effectifs pour Google Fiber / Access ne sont pas connu avec une grande certitude : ils sont évalués entre 1 000 et 1 500.

Google n’a pas directement confirmé cette information sur son blog, mais a  quand même admis qu’il y aura une « réduction » du nombre d’employés Google Fiber. Les autres seront maintenus en poste afin que le service déjà en place dans les villes couvertes ou qui vont l’être prochainement fonctionne toujours. Maintenant, il reste à savoir combien de temps durera la pause que veut faire Google. Et quelles seront les réflexions qui jailliront de cette période de réflexion.

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