Virgin Hyperloop renonce au transport de passagers. Mais la société n’abandonne pas globalement le concept d’hyperloop pour autant.

Proposer du transport de passagers par Hyperloop s’avère plus compliqué à développer que prévu. Suffisamment, d’ailleurs, pour pousser la société Virgin Hyperloop (autrefois nommée Hyperloop One) à prendre ses distances avec cette orientation. À la place, l’entreprise va pivoter en direction du transport de fret, rapporte le Financial Times le 21 février 2022.

Du transport de fret plutôt que de passagers

Mais cela ne se fait pas sans un passage très difficile pour les équipes, car cette transition s’accompagne d’un plan de licenciement qui a touché 111 personnes. Ce changement d’activité pour Virgin Hyperloop a été pris sous l’effet du coronavirus, qui a rendu plus sensibles les transports en commun en situation de pandémie, mais aussi de la pénurie de composants électroniques.

La bascule de Virgin Hyperloop vers le transport de marchandises tranche nettement avec la communication observée jusqu’ici par le groupe : on se souvient par exemple d’un test très médiatisé avec des passagers à bord en novembre 2020. Puis en août 2021, la société sortait une vidéo tout en images de synthèse illustrant les mérites attribués au transport par sustentation électromagnétique.

Mais passer du virtuel au réel est un pas que Virgin Hyperloop n’a pas su franchir pour le transport de passagers. Le concept n’est toutefois pas abandonné dans son ensemble : en basculant dans le fret, le groupe aura possiblement moins besoin de composants tiers pour aménager l’intérieur des capsules (avec des écrans à bord par exemple) filant dans des tubes sous vide.

Ce changement d’activité constitue un virage complexe pour Virgin Hyperloop, car les personnes licenciées représentaient la moitié des effectifs du groupe. Mais c’est une évolution qui ne dépaysera pas fondamentalement le groupe, puisque le fret était vu dès 2018 comme un secteur d’avenir pour du transport ferroviaire dans des tubes. Un concept de « cargospeed » avait été présenté à l’époque.

Cargospeed hyperloop
Le concept de module pour le transport de marchandises. // Source : Virgin Hyperloop

Cette déclinaison de la capsule était à l’époque vue comme absolument formidable : un trajet de marchandises prenant 4 jours par camion pourrait être ramené à 16 heures avec l’hyperloop (même l’avion ne serait pas aussi compétitif, avec 23 heures par les airs). Quant aux coûts, ils étaient annoncés comme huit fois moins élevés que ceux d’un avion et quasi identiques à ceux d’un camion.

Cette comparaison s’avérait toutefois limitée : certes, l’hyperloop va peut-être plus vite et coûte moins cher, mais il ne dispose aujourd’hui d’aucun réseau commercial opérationnel. Tout est à construire, sur des années et pour des milliards d’euros. À l’inverse, les routes sont déjà en place, les aéroports existent déjà. Sans parler des rails, dans le cas d’une comparaison avec le train.


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