L’entreprise Virgin Hyperloop progresse dans la mise au point d’un réseau de transport en sustentation magnétique. Un premier essai a été bouclé avec succès avec du personnel à bord.

C’est une étape de franchie dans la mise au point d’un réseau de transport à très grande vitesse fondé sur des capsules pressurisées propulsées à l’intérieur d’un tube sous vide. Le 8 novembre, l’entreprise Virgin Hyperloop (qui autrefois s’appelait Hyperloop Technologies, Hyperloop One et même Virgin Hyperloop One) est parvenue à boucler un premier test avec des passagers à bord.

De portée modeste, puisque la vitesse de pointe atteinte n’a été que de 160 km/h, très loin des 1 200 km/h que les capsules sont censées pouvoir atteindre sur le papier, le test n’en demeure pas moins symbolique — d’autant que Virgin Hyperloop a déjà atteint un plafond bien plus élevé en 2017, avec une capsule lancée à 387 km/h, sans personne à bord à l’époque.

Il n’était pas possible d’aller beaucoup plus vite, car la longueur de la piste ne fait que 500 mètres, et il fallait prévoir un segment suffisant pour freiner en douceur jusqu’à l’arrêt. Il faut en outre rendre le voyage confortable pour les futurs passagers : l’idée n’est pas de donner l’impression de partir sur les chapeaux de roue, comme si on se trouvait à bord d’un avion de chasse ou d’une  fusée.

Des tests habités avec des vitesses de pointe plus élevées nécessiteront des pistes d’essai bien plus longues. Car pour l’instant, le palier atteint n’est pas spectaculaire : c’est moitié moins que la vitesse d’un TGV en exploitation (320 km/h) et à peine 30 km/h de plus qu’une voiture lancée à 130 km/h sur une autoroute. Pour révolutionner le transport, il faudra réussir à aller presque huit fois plus vite.

L'intérieur de la cabine. // Source : Virgin Hyperloop

L'intérieur de la cabine.

Source : Virgin Hyperloop

 

Des capsules qui sont en lévitation

Pour ce test, deux cadres de Virgin Hyperloop sont montés à bord, manière pour la société de souligner la confiance qu’elle a dans la fiabilité de son système. Il y avait Josh Giegel, qui est le directeur de la technologie du groupe, et Sara Luchian, qui a en charge l’expérience des passagers. Mais avant d’en arriver là, Virgin Hyperloop a conduit plus de 400 tests de façon à vérifier la nacelle sous toutes ses coutures.

Contrairement à un TGV, la nacelle n’est pas en contact des rails : le transport se sert d’un système de sustentation magnétique. En clair, elle lévite grâce à l’électromagnétisme. La technologie est déjà utilisée sur certains réseaux ferroviaires en Asie, plus particulièrement en Chine, au Japon et en Corée du Sud. Quelques lignes sont en cours de construction dans ces pays.

Virgin Hyperloop a en tête l’emplacement potentiel de futures lignes, la plupart aux USA. On trouve des tracés au Texas, dans le Missouri, dans le Midwest et en Caroline du Nord. Elle a aussi des projets à l’international, avec trois lignes en Inde, une autre en Arabie saoudite et enfin une dernière à Dubaï. D’autres voies, évoquées par le passé au Mexique, au Royaume-Uni ou au Canada, ne sont plus citées.

Très futuriste, Virgin Hyperloop fait l’objet de critiques importantes (comme les autres initiatives du même ordre). Si un tel projet peut être mené à son terme, d’aucuns craignent que ce soit un effort excessif par rapport à ce que propose une ligne TGV classique. D’autres se demandent surtout quand un tel projet pourra aboutir commercialement, à supposer qu’il aboutisse un jour.


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