Désormais lié à General Motors, Nikola est dans la tourmente après un rapport accablant, insistant sur le fait que le constructeur se serait construit sur des mensonges. Il y a notamment cette vidéo, qui faisait croire que son camion électrique était fonctionnel, alors qu’il ne roulait pas vraiment tout seul. Nikola assume.

Que serait devenu Nikola sans General Motors ? La startup qui voulait devenir le grand rival de Tesla est aujourd’hui dans la tourmente. Le 10 septembre, le cabinet Hindenburg Research a publié un rapport accablant. Selon lui, Nikola se serait bâti sur des mensonges et des fausses promesses. L’une des meilleures preuves tient dans une vidéo diffusée le 25 janvier 2018 dans laquelle on pouvait voir le camion électrique Nikola One rouler tout seul. En réalité, il ne roulait pas du tout : il avait été lancé sur la route en pente et laissé prendre de la vitesse.

Le 14 septembre, Nikola a répondu à Hindenburg Research, qu’il accuse de diffamation dans le but de manipuler les marchés financiers (et d’enrichir les spéculateurs qui misent sur la revente à découvert). Dans son communiqué, le constructeur assume toutefois plus ou moins cette publicité mensongère : il confirme que le véhicule ne roulait pas grâce à son propre groupe propulseur mais affirme n’avoir jamais dit que c’était le cas.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=10&v=IAToxJ9CGb8&feature=emb_logo

Nikola assume sa fausse publicité avec une bonne dose de mauvaise foi

Dès le titre de la vidéo, on peut constater que Nikola joue sur les mots. Il est écrit « Camion électrique Nikola One en mouvement », et non pas « en train de rouler ». C’est la principale ligne de défense de l’entreprise, qui explique : « Cette vidéo d’un prototype, daté d’il y a trois ans, n’est pas pertinente, sauf pour les spéculateurs qui veulent s’en servir comme principal argument. »

Sauf que dans un tweet publié en 2016, Nikola affirmait noir sur blanc que le prototype du One était « fonctionnel » — deux ans avant la fameuse vidéo. En somme, la communication est trouble. 

À l’époque, pour faire fonctionner l’illusion, Nikola a simplement lâché son poids lourd du haut d’une colline — les lois physiques s’occupant du reste. Hindenburg Research s’est rendu sur le lieu du tournage pour le vérifier : en lâchant un SUV au point mort, le véhicule a atteint une vitesse de 90 km/h et a pu couvrir une distance supérieure à 3 kilomètres. Nikola s’est servi de cette publicité mensongère pour mettre en avant les bénéfices de sa technologie en termes d’autonomie (entre 800 et 1 600 kilomètres en une seule charge).

Nikola est obligé de se défendre face à l’enquête bien renseignée de Hindenburg Research, qui a épluché plusieurs années de supposés « arrangements avec la vérité » liés au fondateur Trevor Milton (bien avant la fondation de Nikola). Tout n’était-il que poudre aux yeux ? En tout cas, il se trouve que Nikola va finalement utiliser le savoir-faire de General Motors pour produire ses véhicules (à commencer par son pickup). Il y a quelques mois, il promettait encore une batterie révolutionnaire.

Aujourd’hui, tout porte à croire que, sans le rapprochement avec General Motors, Nikola aurait rejoint le cimetière des startups trop ambitieuses.

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