Donald Trump n’est pas fan des entreprises qui misent tout sur la mobilité électrique. Encore moins de General Motors.

Donald Trump a une dent contre General Motors, qui a annoncé un énorme plan de restructuration qui touchera 15 % des effectifs et permettra de « gagner en flexibilité » alors que le marché automobile est en pleine mutation. Ce changement de cap, officialisé à la fin du mois de novembre, à l’approche de la période des fêtes, n’a toujours pas été digéré par le président des États-Unis. Au point qu’il en a remis une couche en s’attaquant à la mobilité électrique.

Dans une interview accordée à Fox Business publiée le 13 décembre 2018, Donald Trump a déclaré : « Chez General Motors, ils ont changé de business model. Ils vont vers le 100 % électrique. Le 100 % électrique ne va pas marcher… C’est très bien d’en avoir un certain pourcentage, mais ne faire que ça… Je pense que c’est une erreur ». 

Donald Trump mélange tout

Donald Trump a des raisons d’en vouloir à General Motors, qui va mettre plusieurs milliers de personnes au chômage avec sa nouvelle stratégie. Sauf que le groupe n’a jamais annoncé qu’il irait dans le 100 % électrique, il a simplement évoqué une vision avec zéro accident, zéro émission et zéro congestion — une vision qui apparaît comme un idéal. Et si GM entend vendre beaucoup de voitures 100 % électriques, elles ne seront pas seules dans sa gamme de véhicules de plus en plus efficients.

Preuve que Donald Trump est en colère après General Motors, il tweetait, le 27 novembre dernier, « Très déçu par General Motors et sa CEO, Mary Barra, quant à la fermeture d’usines dans l’Ohio, le Michigan et le Maryland. Rien ne sera fermé au Mexique et en Chine. Les États-Unis ont sauvé General Motors et voilà comment on nous remercie. Nous regardons à couper toutes les aides gouvernementales accordées à GM, y compris celles pour les voitures électriques. General Motors a fait un gros pari en Chine il y a quelques années en construisant des usines là-bas (et au Mexique) — je ne crois pas qu’il fonctionnera. Je suis là pour protéger les travailleurs américains ! » On notera que parmi les trois états cités par Donald Trump, deux furent acquis à sa cause pendant son élection (l’Ohio et le Michigan).

Une fois ces considérations politico-économiques mises de côté, on ne pourra pas donner totalement tort à Donald Trump : oui, le 100 % électrique, à l’heure actuelle, est voué à l’échec pour des raisons économiques (la rentabilité et le coût actuel de la production des batteries) et environnementales (quid du recyclage des batteries ?), sans parler de la consommation (autonomie, infrastructures de recharge…). Mais ce serait oublier que les grands acteurs du marché optent pour une stratégie basée sur l’électrification, avec plusieurs technologies différentes adaptées à des besoins différents — au-delà du diesel qui doit disparaître, un mix électrique, essence et hydrogène a du sens à moyen terme.

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